27 décembre 2006

Soumensac sous le givre




Photo Robert White

En attendant la neige ! Cela ferait pourtant une belle piste de luge pour les enfants de l'école.

23 décembre 2006


RÉSISTANCE


Il y a quelques semaines, nous avions présenté un entretien avec Mariens Borcy sur la résisitance dans la région. Il évoquait le combat de La Ragotte. Un article récent du journal Sud-Ouest revient sur cette épisode avec le témoignage d'Yvette Ossard.


Copyright Sud- Ouest


Christine Caubet-Boullière
Marmande



Yvette Ossard est le dernier témoin du combat de La Ragotte où
les Marmandais Dartiailh et Gabarra furent tués. Pour la première fois, elle raconte
Nous sommes le 17 décembre 1943. Yvette Ossard a 23 ans. Elle vit à la ferme de la Ragotte avec Roger, son mari, leur petit garçon de deux ans et demi, la mère de Roger, et Juliette Bouhet, une jeune cousine de 18 ans. Auguste Egron, domestique, vit également là. Dans la nuit du 16 au 17 décembre, trois personnes de plus ont dormi dans la maison. Des maquisards : Camille Daunis, René Maury et un troisième dont Yvette Ossard a aujourd'hui oublié le nom. Roger Ossard est dans la Résistance. C'est chose fréquente d'abriter des maquisards pour une nuit, ou de les ravitailler quand ils se cachent dans les bois du coin. Et Roger Ossard ne lésine pas sur les risques car il a mis à disposition le séchoir à tabac de la ferme pour cacher, dans un trou creusé dans le sol, des armes anglaises récupérées lors de parachutages.
À l'aube.
Tôt le matin du 17, nul dans la maisonnée ne sait que deux autres amis du maquis ont été arrêtés quelques heures plus tôt. En possession d'armes anglaises. Qu'ils ont été interrogés . Et qu'ils ont parléà Il fait encore nuit. Yvette est dans sa cuisine et aperçoit par la vitre des uniformes allemands. Elle ne sait pas encore que son mari et le domestique, déjà dehors, viennent d'être arrêtés. Et que son mari a été passé à tabac. Elle donne l'alerte dans la maison, réveille les maquisards, ordonne à sa belle-mère, son fils et sa cousine de s'abriter dans une pièce aveugle. Elle, elle se poste, derrière une porte sans verrou, pour la tenir fermée et empêcher les Allemands d'entrer . A-t-elle peur ? Sur le moment, la surprise avait pris le dessus sur la peur . Il faudra une décharge de mitrailleuse dans la porte pour qu'elle lâche prise et soit contrainte de sortir avec les deux autres femmes et l'enfant.
Très méchants .
Mais auparavant, les échanges de coups de feu ont fait rage, les maquisards visant les Allemands de l'intérieur de la maison. Puis deux d'entre eux parviennent à sortir et tentent de s'enfuirà L'un y parvient, l'autre, René Maury, non : il est abattu à proximité de la ferme. Camille Daunis, lui, se cache dans le grenier à foin et continuer à tirer. Il blesse au moins un ennemi. Je l'entendais gémir , se souvient Yvette. Les Allemands deviennent alors très méchants et menacent de mettre le feu. Voyant les mèches, le briquetà Yvette crie au dernier maquisard de sortir. Ce qu'il fait. Il rejoint alors les premiers arrêtés, non sans avoir reçu à son tour une solide raclée.
Le groupe des prisonniers va grossir encore. Les Allemands vont à la ferme voisine de la famille Estève. L'époux absent, l'épouse et le domestique, Joseph Llo, sont arrêtés (elle, sera relâchée). Et encore un autre voisin, Jean Sounalet, qui n'avait aucun lien avec la résistance mais qui, alerté par les fusillades, venait voir ce qui se passaità
Des heures.
L'un des Allemands parle français. Tandis que les prisonniers sont tenus en respect, Yvette Ossard est sommée deà tuer des canards. Puis emmenée dans les chais où on lui ordonne de boire du vin devant les soldats : ils voulaient sûrement s'assurer qu'il n'était pas empoisonné dit-elle. J'ai le souvenir que tout cela a duré des heures, avant qu'on ne nous emmène tous, en fourgon, à Agen. Tous, sauf la grand-mère et le garçonnet. C'est moi qui ai demandé à celui qui parlait français de les laisser ici. Il a accepté. Ce fut une chance .
Dartiailh et Gabarra.
Yvette Ossard se souvient que c'est justement lorsqu'ils partaient pour Agen, que survint le second acte de la tragédie. Quatre résistants du groupe Marmandais -Dartiailh, Gabarra, Armillac et Escoubet- arrivent en voiture et tombent nez à nez avec les Allemands. Ils s'enfuient mais seul Pierre Armillac - c'était un cousin, il connaissait le coin, ça l'a aidé - réussit à s'escamoter dans la nature. Georges Dartiailh et Paul Gabarra sont tués. Escoubet, blessé, monte à son tour dans le fourgon pour Agen. Yvette se souvient sans plus de précision que très vite quelqu'un a aidé Escoubet à s'évader de la prison d'Agen . Ce quelqu'un, en l'occurrence, seraient des résistants agenais avec l'aide du Dr Esquirol dans la clinique duquel on l'avait transporté pour le soigner.
Déportés.
Après quelque temps à la prison d'Agen, puis à celle de Toulouse, tous sont déportés en Allemagne dans les sinistres camps, notamment, de Buchenwald, Ravensbruck, Bergen-Belsenà Joseph Llo et Juliette Bouhet sont morts là-bas. Yvette et Roger, Auguste, Camille en revinrent et reprirent le cours normal de leur vieà Vraiment ? Pas tout à fait. Yvette dit qu'elle pense encore assez souvent à ces lointains cauchemars. Surtout à son passage, pourtant bref, à Bergen-Belsen. Le camp était ravagé par la famine et le typhus. J'avais l'impression d'être chez les morts .

10 décembre 2006











Grand succès pour la choucroute






La fine équipe du Comité des Fêtes remercie tous les convives qui ont participé très chaleureusement à l'entrain de nos musiciens. 120 convives ont dégusté la choucroute et apprécié la musique.



Prochain thème de soirée, un tourin typiquement périgourdin !









de notre correspondante locale Christine Combaud



de notre reporter photographe Jean-Luc Borsato