18 janvier 2014

Non à un discours de haine !

EDITORIAL

Vous avez dû recevoir le numéro 48, daté janvier 2014, de "En Direct de la chambre d'agriculture du Lot et Garonne" avec un éditorial de son président Serge Bousquet Cassagne (cliquez ici pour lire l'édito)

Dans ce texte, à propos d'un sujet concernant la politique de l'eau, le président de la Chambre d'Agriculture utilise des mots graves, menaçants, insultants et porteurs de haine à l'égard de ses différents interlocuteurs :  "Ils", "Ils" répétés a l'envie et de dénoncer ses cibles : "des politiques couards... déconnectés de la vraie vie qui ont fait ces lois environnementalistes qui compliquent notre quotidien...", "des supposés écologistes qui ne veulent plus de maïs, plus de cochons, plus de rien...", "des membres de l'administration du préfet qui ont peur" (le préfet seul y échappe !),... des "agricolement corrects" représentants agricoles qui sont des lâches, et d'insister "oui certains de vos représentants sont des lâches..." pour finir sa péroraison par un appel à peine déguisé à l'insurrection : "si l'organisme Unique ne se dessine pas comme nous le souhaitons, nous abandonnerons le combat administratif et nous n'aurons plus qu'une alternative : la résistance active". Résistance active ? Qu'est ce que cela veut dire ? C'est un terme suffisamment menaçant pour laisser imaginer tout et n'importe quoi. 

Il est bon d'avoir des opinions, de se battre pour convaincre et de chercher à les faire gagner mais pas à n'importe quel prix. Il n'est pas bon que, dans un pays, des élus en charge de fonctions officielles, d'institutions représentatives aient un discours de haine au lieu de porter une réflexion, invectivent au lieu de débattre, menacent au lieu de convaincre, dénoncent au lieu de bâtir, trahissant ainsi le beau nom de responsable. Arrivé à cette extrémité, c'est le vivre ensemble, la démocratie qui est mise en cause. Faisons attention à tenir à l'écart notre beau pays de ces dérives graves. Montaigne qui a connu cette région dans des temps bien troublés, pendant les guerres de religion, ne disait-il pas : 

"Nous ne sommes hommes, et ne nous tenons les uns aux autres que par la parole. Si nous en connaissions l'horreur et le poids, nous le poursuivrions à feu, plus justement que d'autres crimes (Montaigne Les essais Livre I). Faisons en sorte que cela ne revienne pas

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