11 novembre : récit d'un combattant (versions françaises et anglaises)
A l’occasion du 11 novembre, Robert White qui habite avec Penny la Blancharde a recueilli le témoignage de Christopher Sutcliffe, leur voisin, qui demeure avec Pamela à la Casselle. Il nous a semblé important aujourd'hui de rapporter en français et en anglais le récit d’un jeune, très jeune combattant de la II guerre mondiale pour rendre l’hommage dû aux soldats et résistants alors que les commémorations du 11 novembre ne sont malheureusement plus organisées que de façon épisodique dans notre village.
Récit de Chris recueilli par Robert White (traduction Jacques David)
Chris est né en 1928 et aurait dû manquer la guerre. Mais en décembre 1944, il ment sur son âge, se vieillissant d’une année en se donnant 17 ans (curieusement, si vous lui posez la simple question : « quel âge aviez-vous ? » il répond encore 17 ans comme si les autorités ne le savaient toujours pas !) et rejoint le régiment du Staffordshire comme simple soldat.
Il se rend compte rapidement que la paye est maigre et qu’après diverses retenues il ne reste pas grand-chose à envoyer à sa mère. Aussi se porte-t-il volontaire pour des missions supplémentaires.
Après avoir terminé une formation de base à Aldershor dans le Hampshire (connu de tous les soldats comme la patrie de l’armée britannique) Chris se porte volontaire pour un entraînement dans les planeurs. Rattaché au Régiment d’infanterie légère du Duc de Cornouaille, il est envoyé à Shobden dans le Herefordshire et entraîné pour sauter de ces cerfs-volants en toile et contreplaqué, très dangereux… encore plus pour ceux qui sont largués sur le champ de bataille de cette façon !
Toujours volontaire, Chris est finalement transféré dans les premiers jours de 1945 dans le Régiment du Génie et déménage dans l’Ouest du pays (c'est-à-dire Devon, Cornouaille et Somerset) pour se former au déminage. A ce moment les autorités réalisent qu’il est bien formé et lui font suivre l’instruction de sous-officier. Immédiatement nommé caporal (sautant donc un rang), il est très rapidement promu adjudant (un autre saut). En avril 1945, après un entraînement intensif de 4 mois, l’adjudant Sutcliffe prend la mer pour l’Afrique du Nord à la tête d’un commando en charge des déminages.
Dans la guerre du désert, des munitions de toutes sortes étaient abandonnées, enterrées dans des endroits secrets et récupérées ensuite si nécessaire. Afin de protéger les emplacements qui n’étaient pas gardés, les dépôts étaient couramment entourés de champs de mines. Le Régiment du génie était en charge de nettoyer une voie d’accès chaque fois qu’un ravitaillement était nécessaire ou qu’il fallait déménager un dépôt. Initialement basé à Alexandrie, il part rapidement pour Tobrouk où se déroulaient les combats (Note du traducteur : à Tobrouk, des troupes Françaises libres étaient engagées, voir le film un taxi pour Tobrouk)
Chris s’est aussi frotté à la culture locale. Parmi ses souvenirs, il en est un qui lui plait bien. Chargé, en raison d’un manque soudain d’officiers volontaires, de rendre visite à un cheik et il doit accepter son hospitalité afin de faciliter les relations avec les populations locales. Un échange de cadeaux était habituel dans ces circonstances et malgré sa surprise il accepte, sur le conseil de son interprète, d’offrir une bouteille de Whisky. La réunion commença fort bien, le cadeau est apprécié et Chris invité à goûter les mets locaux ; il fait là sa meilleure dégustation : avaler un œil de mouton entier ! En partant, Chris ose demander, par l’entremise de l’interprète, comment le cheik, un musulman, en était arrivé à apprécier le whisky. La réponse amuse toujours : « qui sait ce que fait Mahomet quand il est sous sa tente ».
Les opérations de nettoyage se poursuivent plus au nord en Italie, en 1946, où le rôle de l’équipe de Chris change : il ne s’agit plus d’accéder aux dépôts mais de nettoyer les champs de mine ennemis. Le matériel change aussi et le personnel est moins en danger ; l’armée américaine fournit des tanks équipés de grosses chaînes montées en fléau et battant l’air en avant du char. Les sapeurs sont alors capables de nettoyer toute une route en un seul passage. L’équipe remonte ainsi jusqu’à Naples avant d’être libérée.
En février 1947, Chris doit être démobilisé et il embarque sur un transport de troupes pour retourner en Angleterre. A la dernière minute, sa carrière militaire a failli mal se terminer, en raison d’un incident survenu à bord au moment où le bateau approchait des côtes. Un jeune MP, police militaire, en charge de maintenir l’ordre à bord avait pris l’habitude d’intimider les soldats pour leur extorquer des cigarettes, les menaçant de ne pas les laisser débarquer. Les membres de l’équipe de Chris étaient devenus des vétérans ayant l’habitude de bien se débrouiller en toutes circonstances ? Le MP qui entreprend de les corrompre les insulte. Chris arrive sur le pont, prévenu par des marins inquiets, juste à temps pour découvrir le MP suspendu la tête en bas par les chevilles en dehors du bord. Il est impressionnant de constater qu’un garçon de moins de 20 ans inspirait suffisamment d’autorité et de respect pour prévenir une catastrophe : sur son ordre, le MP est sans cérémonie jeté sur le pont ; peut-on imaginer un homme plus sage !
Note de Robert WhiteChris est un peu plus jeune que mon père aujourd’hui décédé. Mon père, d’une famille de militaire avait rejoint l’armée en 1940, aussi jeune qu’il pouvait, à l’âge de 13 ans comme enfant de troupe (cela n’est plus possible aujourd’hui) ; les garçons étaient apprentis. Parce qu’il ne lui était pas possible de mentir sur son âge par la suite, il ne servit jamais au front ; il en a toujours ressenti du dépit. Il y a beaucoup de similitudes entre eux, tous les deux sapeurs, tous les deux volontaires pour le déminage. Mon père servit son pays après la seconde guerre mondiale dans tous les endroits chauds dans lesquels l’armé britannique était impliquée : Palestine, Aden. 26 ans de services en tout.
Pour des familles comme les nôtres, le 11 novembre est un jour très spécial et ne se passe jamais sans une commémoration. Cette année, Chris alla à Eymet malgré le trafic automobile qui nuit au recueillement de la cérémonie. Penny et moi-même allâmes à Sadillac en Dordogne, dans la maison d’un vieil ami, aussi un ancien soldat, mort le 8 novembre de l’année dernière. Sadillac est un petit village mais fait encore chaque année l’effort d’un hommage. Après la cérémonie est organisé un repas organisé par l’ensemble de la population pour lever des fonds pour l’école. L’an dernier 85 personnes y assistèrent.
Je suis sûr que d’autres témoignages comme celui-ci peuvent être recueillis comme l’a été celui de Mariens Borcy, rapporté dans le blog il y a quelques mois.
Une idée pour l’année prochaine : organiser une cérémonie, une participation des enfants de l’école, un repas en commun pour l'hommage légitime dû à ceux qui combattirent.
Chris' was born in 1928, and should have missed the war altogether, but in December 1944 he lied about his age, adding a year to become 17 (confusingly and interestingly if you ask the simple question, 'how old were you' .... he still answers 17, almost as if the authorities still don't know!) and joined the South Staffordshire Regiment as an ordinary soldier.
He quickly realised the pay was poor and after stoppages (small regular sums taken out for accommodation etc.) there wasn't as much as he had hoped left to send back to his Mother, so he began to volunteer for extra duties.
After completing basic training in Aldershot in Hampshire (known to all soldiers as the home of the British Army), Chris' volunteered for the hazardous occupation of glider training; attached to the Duke of Cornwall's Light Infantry Regiment, he was sent to Shobden in Herefordshire, and trained to jump out of the plywood and canvas 'kites', itself very hazardous,.. even more so for those that went on to be deployed into battle that way.
Still volunteering hard, in the early days of 1945 Chris' transferred finally to the Royal Engineers and moved to the 'West Country' (ie Devon Cornwall and Somerset) to train in bomb disposal. At about the same time, the authorities realised he was well educated and trained him as an NCO (ie non commissioned officer). Immediately promoted full corporal (jumping a rank), and very quickly promoted WO2 (another jump).
In April 1945, after a busy 4 months training, he sailed for North Africa as WO2 Sutcliffe, in command of a small company of men, responsible for minefield clearance.
The nature of desert warfare was that supplies of all descriptions were dumped/buried in 'secret' locations and recovered when required. In order to protect their otherwise unguarded situation, they were routinely surrounded by minefields. The Royal Engineers worked to clear a safe road everytime supplies were needed or moved. Initially posted to Alexandria in Egypt and quickly moving to Tobruk, Libya where the action was.
Among his more memorable experiences of local culture, he was detailed, (due to a sudden shortage of willing, commissioned officers!) to visit a local sheik and accept the hospitality offered, thereby smoothing relations with the natives. An exchange of gifts was customary, and although surprised, he accepted the advice of his interpreter and took along a bottle of Scotch Whisky. The meeting started well, the gift appreciated and Chris' was invited to sample all the local delicacies, although the memory of the tastier ones seems surpassed now by the experience of eating a whole sheep eye! On leaving, Chris' was brave enough to enquire (through the interpreter) how the sheik, a Muslim, came to appreciate whisky; the answer still amuses: 'who knows what Mohammed does when he is in his own tent'.
'Mopping up' operations followed the action North through Italy in 1946, where the role of the team changed from accessing stores, to wholesale clearance of enemy minefields. The tools changed too and the personnel were less in danger; the American army supplied tanks fitted with huge chain flails in front, and the Sappers (nickname for the R.E.) were able to clear whole roads in a single pass. The team advanced as far as Naples before being relieved.
In February of 1947, Chris' was due to be 'demobbed' and boarded a troop ship to return to England, his army career was very nearly blemished at the last minute by an incident on board as the ship neared home. A young Military Policeman (charged with keeping order on board) , had got into the habit of bullying returning soldiers out their cigarettes, threatening not to let them off the ship;.... Chris's team were, by this time, very experienced veteran soldiers, used to holding their own in any circumstance. The MP's attempt to bribe them, outraged them and Chris' arrived on deck (warned by worried sailors) just in time, to find the MP suspended upside down, by his ankles, out over the side of the ship. It is impressive that (still a teenager) he commanded sufficient respect and authority to prevent a catastrophe, the MP was unceremoniously dumped back on the deck, one hopes a wiser man!
Robert White. Footnote.
Chris is a year younger than my (late) father. My father, from a military family had already joined the army (as soon as he could) aged 13 as boy soldier in 1940 (something that is no longer possible, boy soldiers were effectively trainee artisans), because he wasn't thereafter able to lie about his age, he never served in the 'war', something that always piqued him in later life. There are many similarities though, both Sappers, both volunteers for explosives training. My father went on to serve his country in all the (British) hot spots that followed the 2nd war, Palestine and Aden for example. 26 years service in all.
To families such as ours November 11th is very special and the day never passes without commemoration of some sort. This year Chris went again to Eymet, (though regrettably the traffic spoils the quiet nature of the service); and Penny and I went again to a small service Sadillac (in 24) , the home of a good friend (also an old soldier), who died on the 8th November last year. When we went last year we found that though small, Sadillac stills makes an effort every year, and after the ceremony the village hosts a meal, to raise funds for the village school, involving almost the whole village, or so it seemed, about 85 people were there.
Robert White
A l’occasion du 11 novembre, Robert White qui habite avec Penny la Blancharde a recueilli le témoignage de Christopher Sutcliffe, leur voisin, qui demeure avec Pamela à la Casselle. Il nous a semblé important aujourd'hui de rapporter en français et en anglais le récit d’un jeune, très jeune combattant de la II guerre mondiale pour rendre l’hommage dû aux soldats et résistants alors que les commémorations du 11 novembre ne sont malheureusement plus organisées que de façon épisodique dans notre village.
Récit de Chris recueilli par Robert White (traduction Jacques David)
Chris est né en 1928 et aurait dû manquer la guerre. Mais en décembre 1944, il ment sur son âge, se vieillissant d’une année en se donnant 17 ans (curieusement, si vous lui posez la simple question : « quel âge aviez-vous ? » il répond encore 17 ans comme si les autorités ne le savaient toujours pas !) et rejoint le régiment du Staffordshire comme simple soldat.
Il se rend compte rapidement que la paye est maigre et qu’après diverses retenues il ne reste pas grand-chose à envoyer à sa mère. Aussi se porte-t-il volontaire pour des missions supplémentaires.
Après avoir terminé une formation de base à Aldershor dans le Hampshire (connu de tous les soldats comme la patrie de l’armée britannique) Chris se porte volontaire pour un entraînement dans les planeurs. Rattaché au Régiment d’infanterie légère du Duc de Cornouaille, il est envoyé à Shobden dans le Herefordshire et entraîné pour sauter de ces cerfs-volants en toile et contreplaqué, très dangereux… encore plus pour ceux qui sont largués sur le champ de bataille de cette façon !
Toujours volontaire, Chris est finalement transféré dans les premiers jours de 1945 dans le Régiment du Génie et déménage dans l’Ouest du pays (c'est-à-dire Devon, Cornouaille et Somerset) pour se former au déminage. A ce moment les autorités réalisent qu’il est bien formé et lui font suivre l’instruction de sous-officier. Immédiatement nommé caporal (sautant donc un rang), il est très rapidement promu adjudant (un autre saut). En avril 1945, après un entraînement intensif de 4 mois, l’adjudant Sutcliffe prend la mer pour l’Afrique du Nord à la tête d’un commando en charge des déminages.
Dans la guerre du désert, des munitions de toutes sortes étaient abandonnées, enterrées dans des endroits secrets et récupérées ensuite si nécessaire. Afin de protéger les emplacements qui n’étaient pas gardés, les dépôts étaient couramment entourés de champs de mines. Le Régiment du génie était en charge de nettoyer une voie d’accès chaque fois qu’un ravitaillement était nécessaire ou qu’il fallait déménager un dépôt. Initialement basé à Alexandrie, il part rapidement pour Tobrouk où se déroulaient les combats (Note du traducteur : à Tobrouk, des troupes Françaises libres étaient engagées, voir le film un taxi pour Tobrouk)
Chris s’est aussi frotté à la culture locale. Parmi ses souvenirs, il en est un qui lui plait bien. Chargé, en raison d’un manque soudain d’officiers volontaires, de rendre visite à un cheik et il doit accepter son hospitalité afin de faciliter les relations avec les populations locales. Un échange de cadeaux était habituel dans ces circonstances et malgré sa surprise il accepte, sur le conseil de son interprète, d’offrir une bouteille de Whisky. La réunion commença fort bien, le cadeau est apprécié et Chris invité à goûter les mets locaux ; il fait là sa meilleure dégustation : avaler un œil de mouton entier ! En partant, Chris ose demander, par l’entremise de l’interprète, comment le cheik, un musulman, en était arrivé à apprécier le whisky. La réponse amuse toujours : « qui sait ce que fait Mahomet quand il est sous sa tente ».
Les opérations de nettoyage se poursuivent plus au nord en Italie, en 1946, où le rôle de l’équipe de Chris change : il ne s’agit plus d’accéder aux dépôts mais de nettoyer les champs de mine ennemis. Le matériel change aussi et le personnel est moins en danger ; l’armée américaine fournit des tanks équipés de grosses chaînes montées en fléau et battant l’air en avant du char. Les sapeurs sont alors capables de nettoyer toute une route en un seul passage. L’équipe remonte ainsi jusqu’à Naples avant d’être libérée.
En février 1947, Chris doit être démobilisé et il embarque sur un transport de troupes pour retourner en Angleterre. A la dernière minute, sa carrière militaire a failli mal se terminer, en raison d’un incident survenu à bord au moment où le bateau approchait des côtes. Un jeune MP, police militaire, en charge de maintenir l’ordre à bord avait pris l’habitude d’intimider les soldats pour leur extorquer des cigarettes, les menaçant de ne pas les laisser débarquer. Les membres de l’équipe de Chris étaient devenus des vétérans ayant l’habitude de bien se débrouiller en toutes circonstances ? Le MP qui entreprend de les corrompre les insulte. Chris arrive sur le pont, prévenu par des marins inquiets, juste à temps pour découvrir le MP suspendu la tête en bas par les chevilles en dehors du bord. Il est impressionnant de constater qu’un garçon de moins de 20 ans inspirait suffisamment d’autorité et de respect pour prévenir une catastrophe : sur son ordre, le MP est sans cérémonie jeté sur le pont ; peut-on imaginer un homme plus sage !
Note de Robert WhiteChris est un peu plus jeune que mon père aujourd’hui décédé. Mon père, d’une famille de militaire avait rejoint l’armée en 1940, aussi jeune qu’il pouvait, à l’âge de 13 ans comme enfant de troupe (cela n’est plus possible aujourd’hui) ; les garçons étaient apprentis. Parce qu’il ne lui était pas possible de mentir sur son âge par la suite, il ne servit jamais au front ; il en a toujours ressenti du dépit. Il y a beaucoup de similitudes entre eux, tous les deux sapeurs, tous les deux volontaires pour le déminage. Mon père servit son pays après la seconde guerre mondiale dans tous les endroits chauds dans lesquels l’armé britannique était impliquée : Palestine, Aden. 26 ans de services en tout.
Pour des familles comme les nôtres, le 11 novembre est un jour très spécial et ne se passe jamais sans une commémoration. Cette année, Chris alla à Eymet malgré le trafic automobile qui nuit au recueillement de la cérémonie. Penny et moi-même allâmes à Sadillac en Dordogne, dans la maison d’un vieil ami, aussi un ancien soldat, mort le 8 novembre de l’année dernière. Sadillac est un petit village mais fait encore chaque année l’effort d’un hommage. Après la cérémonie est organisé un repas organisé par l’ensemble de la population pour lever des fonds pour l’école. L’an dernier 85 personnes y assistèrent.
Je suis sûr que d’autres témoignages comme celui-ci peuvent être recueillis comme l’a été celui de Mariens Borcy, rapporté dans le blog il y a quelques mois.
Une idée pour l’année prochaine : organiser une cérémonie, une participation des enfants de l’école, un repas en commun pour l'hommage légitime dû à ceux qui combattirent.
Chris' was born in 1928, and should have missed the war altogether, but in December 1944 he lied about his age, adding a year to become 17 (confusingly and interestingly if you ask the simple question, 'how old were you' .... he still answers 17, almost as if the authorities still don't know!) and joined the South Staffordshire Regiment as an ordinary soldier.
He quickly realised the pay was poor and after stoppages (small regular sums taken out for accommodation etc.) there wasn't as much as he had hoped left to send back to his Mother, so he began to volunteer for extra duties.
After completing basic training in Aldershot in Hampshire (known to all soldiers as the home of the British Army), Chris' volunteered for the hazardous occupation of glider training; attached to the Duke of Cornwall's Light Infantry Regiment, he was sent to Shobden in Herefordshire, and trained to jump out of the plywood and canvas 'kites', itself very hazardous,.. even more so for those that went on to be deployed into battle that way.
Still volunteering hard, in the early days of 1945 Chris' transferred finally to the Royal Engineers and moved to the 'West Country' (ie Devon Cornwall and Somerset) to train in bomb disposal. At about the same time, the authorities realised he was well educated and trained him as an NCO (ie non commissioned officer). Immediately promoted full corporal (jumping a rank), and very quickly promoted WO2 (another jump).
In April 1945, after a busy 4 months training, he sailed for North Africa as WO2 Sutcliffe, in command of a small company of men, responsible for minefield clearance.
The nature of desert warfare was that supplies of all descriptions were dumped/buried in 'secret' locations and recovered when required. In order to protect their otherwise unguarded situation, they were routinely surrounded by minefields. The Royal Engineers worked to clear a safe road everytime supplies were needed or moved. Initially posted to Alexandria in Egypt and quickly moving to Tobruk, Libya where the action was.
Among his more memorable experiences of local culture, he was detailed, (due to a sudden shortage of willing, commissioned officers!) to visit a local sheik and accept the hospitality offered, thereby smoothing relations with the natives. An exchange of gifts was customary, and although surprised, he accepted the advice of his interpreter and took along a bottle of Scotch Whisky. The meeting started well, the gift appreciated and Chris' was invited to sample all the local delicacies, although the memory of the tastier ones seems surpassed now by the experience of eating a whole sheep eye! On leaving, Chris' was brave enough to enquire (through the interpreter) how the sheik, a Muslim, came to appreciate whisky; the answer still amuses: 'who knows what Mohammed does when he is in his own tent'.
'Mopping up' operations followed the action North through Italy in 1946, where the role of the team changed from accessing stores, to wholesale clearance of enemy minefields. The tools changed too and the personnel were less in danger; the American army supplied tanks fitted with huge chain flails in front, and the Sappers (nickname for the R.E.) were able to clear whole roads in a single pass. The team advanced as far as Naples before being relieved.
In February of 1947, Chris' was due to be 'demobbed' and boarded a troop ship to return to England, his army career was very nearly blemished at the last minute by an incident on board as the ship neared home. A young Military Policeman (charged with keeping order on board) , had got into the habit of bullying returning soldiers out their cigarettes, threatening not to let them off the ship;.... Chris's team were, by this time, very experienced veteran soldiers, used to holding their own in any circumstance. The MP's attempt to bribe them, outraged them and Chris' arrived on deck (warned by worried sailors) just in time, to find the MP suspended upside down, by his ankles, out over the side of the ship. It is impressive that (still a teenager) he commanded sufficient respect and authority to prevent a catastrophe, the MP was unceremoniously dumped back on the deck, one hopes a wiser man!
Robert White. Footnote.
Chris is a year younger than my (late) father. My father, from a military family had already joined the army (as soon as he could) aged 13 as boy soldier in 1940 (something that is no longer possible, boy soldiers were effectively trainee artisans), because he wasn't thereafter able to lie about his age, he never served in the 'war', something that always piqued him in later life. There are many similarities though, both Sappers, both volunteers for explosives training. My father went on to serve his country in all the (British) hot spots that followed the 2nd war, Palestine and Aden for example. 26 years service in all.
To families such as ours November 11th is very special and the day never passes without commemoration of some sort. This year Chris went again to Eymet, (though regrettably the traffic spoils the quiet nature of the service); and Penny and I went again to a small service Sadillac (in 24) , the home of a good friend (also an old soldier), who died on the 8th November last year. When we went last year we found that though small, Sadillac stills makes an effort every year, and after the ceremony the village hosts a meal, to raise funds for the village school, involving almost the whole village, or so it seemed, about 85 people were there.
Robert White
3 commentaires:
Merci bien Jacques, RW
Témoignage intéressant s'il en est. A poursuivre
Témoignage intéressant s'il en est. A poursuivre
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