Dans une interview par Laure Bretton pour le journal Libération, François Hollande revient sur les résultats du premier tour et ses intentions pour pour la bataille de l'entre deux tours.

Au lendemain du premier tour, quelle est votre analyse du vote des Français ?
J'ai remporté une première victoire, les Français m'ont placé en tête. C'est une première dans l'histoire de la Ve République. Le candidat sortant a perdu. Contrairement à ce qu'il plastronnait, il est arrivé second. Et sa prétendue «stratégie» fondée sur «le croisement des courbes» s'est écroulée.
Dans votre déclaration à Tulle, dimanche, vous en venez très rapidement au vote FN…
C'est normal, le résultat obtenu par le Front national est une donnée marquante du scrutin. Le vote FN a changé de nature entre 2002 et 2012. Il est moins haut dans un certain nombre de villes et il est plus fort dans des territoires ruraux qui en avaient été jusque-là préservés. Qu'est-ce que cela révèle ? Un mécontentement agricole, des électeurs qui, sans doute de droite, ont voulu sanctionner le candidat sortant en allant vers Le Pen. Et aussi un électorat de souffrance, composé de petits employés, d'artisans, d'ouvriers qui vivent vraiment un sentiment d'abandon. C'est ma responsabilité de m'adresser tout de suite à ces électeurs qui n'adhèrent pas forcément aux idées du FN, l'obsession de l'immigration en particulier, mais qui expriment, avant tout, une colère sociale.
François Hollande, élu de la Corrèze connait bien les difficultés des zones rurales et agricoles. Il a des solutions pour revitaliser les territoires, restaurer les services publics, la poste, la justice, la police et la gendarmerie que 5 ans de sarkozysme ont fait disparaitre mettant en péril notre vie à la campagne, celle de nos ainés et l'avenir de nos jeunes. Sur un sujet qui nous touche de près, la vigne, il va se battre à Bruxelles pour maintenir les droits de plantation.