18 septembre 2014

Note relative à l’article de Monsieur P. Roux paru sur le blog de Soumensac le 19 juillet 2014.

Je remercie Monsieur Marcel Otte, professeur de Préhistoire à l’Université de Liège (ULG-Belgique), qui a validé mes propos.
Cette note fait également suite à un échange de courrier amical et constructif avec Monsieur P. Roux

Dans cet article Monsieur P. Roux fait état d’une « pointe solutréenne » détenue par une connaissance, et découverte il y a longtemps quelque part entre Soumensac et Sainte Eulalie d’Eymet. Deux photos sont jointes à l’article et m’ont immédiatement interpellé.
On peut avec certitude confirmer qu’il ne s’agit pas d’une pointe solutréenne mais bien d’un biface, objet plus ancien attribuable soit aux industries du paléolithique inférieur de l’Acheuléen réalisées par les prénéandertaliens et/ou ou Homo eidelberghensis ,  ce qui nous situe grosso modo entre 500000 et 300000 ans BP (Before Present), soit aux industries du paléolithique moyen  (Moustérien de Tradition Acheuléenne de Homo neanderthalensis qui nous situe grosso modo entre 300000 et un peu moins de 100000 ans BP).
Il s’agit donc d’un objet beaucoup plus ancien.
Le Solutréen est une industrie bien plus récente du paléolithique supérieur datée d’environ 20000 ans BP dont l’artisan est Homo sapiens. Les pointes solutréennes sont beaucoup plus fines et de forme caractéristique (les fameuses feuilles de Laurier) et étaient sans doute emmanchées comme armatures de sagaies, tandis  que le biface est un instrument assez épais voire très épais probablement multiusages, peut être parfois emmanché pour les armes de hast. Il est d’ailleurs impossible d’utiliser le biface  beaucoup plus épais et plus lourd comme armature de sagaie.
Biface et Pointe Solutréenne sont donc 2 objets complètement différents, façonnés par des peuples différents à des époques différentes, même si certaines techniques de base communes sont dans les 2 cas mises en œuvre pour leur réalisation.
Les 2 illustrations ci-contre illustrent parfaitement ces 2 types d’artefact.

 La confusion vient peut-être du fait de l’ouvrage du préhistorien Gabriel de Mortillet évoqué par Monsieur Philippe Roux dans son article, lequel mentionne notamment la découverte de « pointes solutréennes en feuille de laurier » à Soumensac.


Jean-Christophe Prignon
17 septembre 2014


 

Pointe Solutréenne. dessin de José-Manuel Benito

Biface in  [PDF] Chasseur de la Préhistoire





Contact : Jean-Christophe Prignon
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Fax : 02/775.78.04

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