12 mars 2007


La vigne en Lot & Garonne

Un article intéressant de César Compadre dans le Sud Ouest d'aujourd'hui sur la viticulture dans notre région. On y lit que via la distillation et l'arrachage, les Côtes du Marmandais et Duras ont assaini leur marché, espérant la sortie de crise. Il est également noté que le Lot & garonne a la chance d'être doté de strutures coopératives fortes qui peuvent orienter le marché et le développer. Enfin, il faut ausi savoir saisir la chance de l'exportation seul marché en croissance aujourd'hui (Russie, Chine, en particulier).

12/03/2007. Cet article est extrait du site www.sudouest.com Droits de reproduction et de diffusion réservés. Copyright Sud Ouest 2003. Usage strictement personnel.
Photo : Annie Collin David


«Notre malheur est finalement d'être à côté de Bordeaux. Notre grand voisin fait la loi sur les prix et les vignobles du Lot-et-Garonne en subissent en partie les conséquences ». Avec son frère Francis, Patrick Blancheton exploite une trentaine d'hectares à Duras. Comme ses collègues, il subit la crise viticole depuis 2003-2004. « Quatre cinquièmes de nos ventes s'effectuent en bouteilles et les clients commandent moins. Pour certains grossistes ou cavistes, on est passé d'une palette par mois à une tous les deux mois ». Le voisin bordelais (120 000 hectares de vignes, plus grand département viticole français) connaissant aussi des difficultés, les autres vins du Sud-Ouest, comme du Languedoc-Roussillon d'ailleurs, se vendent moins : à prix égal, y compris en entrée de gamme, à 2 ou 3 euros la bouteille, la notoriété de Bordeaux fait la différence.Un traitement de cheval. Totalisant quasiment 4 000 hectares, les AOC des Côtes du Marmandais et de Duras ont dû rééquilibrer offre et demande pour tenter de s'en sortir. « On se met au niveau et au propre par rapport à nos capacités de vente », synthétise Bernard Grelaud, directeur de la coopérative du Marmandais. Cette cave, représentant 95 % des surfaces de l'appellation (avec une dizaine de caves particulières), aura arraché près de 500 hectares en trois campagnes : une saignée record en Aquitaine.Rappelons que l'arrachage définitif primé est une mesure volontaire essentiellement financée par Bruxelles. Comme la distillation d'ailleurs, autre outil pour diminuer l'offre et apurer les stocks. En trois ans, la cave du Marmandais a ainsi envoyé l'équivalent de deux-tiers d'une récolte à la chaudière. Un traitement de cheval qu'on espère localement salutaire.« Nous étoffons notre service commercial en embauchant par exemple un spécialiste de la Russie. On doit tenter notre chance, d'autant que le marché du vrac n'existe pas chez nous. D'ailleurs, a-t-on d'autre choix que de nous prendre en main ? » s'interroge Bernard Grelaud.Gagner en notoriété. Fait original, la viticulture du Lot-et-Garonne est structurée autour de coopératives fortes. C'est moins le cas en Bergeracois ou en Gironde mais on retrouve ce modèle chez les Landais de Tursan. La coopérative de Buzet est quasi-monopolistique sur sa zone puisqu'il n'existe que quelques caves particulières, tout comme dans le Marmandais. A Duras, le schéma est différent puisque l'AOC est divisée en parts quasi égales entre coopération et indépendants.Ici aussi arrachage et distillation ont été nécessaires : une centaine d'hectares en moins pour près d'un quart d'une récolte détruite via les aides à la distillation. « Nos ventes sont quasi stables. Avec ce marché qu'on espère assaini, on voudrait se développer en rouge et en rosé grâce à notre notoriété croissante. Bordeaux donne le ton de nos marchés. A force de travail et de résistance depuis plusieurs années, on espère que la sortie de crise est vraiment là » analyse Gilles Lagaüzère, directeur de la cave de Duras. En s'associant il y a dix ans avec les coopérateurs girondins de Landerrouat, cette structure est devenue une des plus importantes de France avec 145 000 hectolitres vinifiés. Mais avec un coeur de marché autour de 3 euros la bouteille, les batailles sont au centime près sur les linéaires des grandes surfaces. Des vins réservés aux marchés de niches ? Duras comme Marmande sont encore trop faibles sur les marchés à l'exportation, là où se trouve aujourd'hui l'essentiel de la croissance. Malgré la présence d'une interprofession à Duras (une des plus petites de France et donc ne disposant que de faibles moyens de promotion) ou les efforts de Prodiffu (structure de conditionnement et de mise en marché pour plusieurs caves régionales dont Duras et Landerrouat) les vignobles du nord du Lot-et-Garonne ne peuvent prétendre qu'à des marchés de niches. » Il faut croire à notre chance. En valorisant l'image Sud-Ouest , beaucoup reste à faire.

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