09 mars 2009

La crainte des ondes électromagnétiques


Lu dans Sud Ouest ce week end

TÉLÉPHONIE. Rencontre avec des membres d'associations anti-antennes Wimax, réunis dans un seul collectif depuis samedi





Ils sont onze dans une maison à Sainte-Livrade, autour d'une table jonchée de tasses de café, de biscuits et d'épais dossiers : des rapports d'émissions d'antennes, des interviews, des contre-interviews, des études sanitaires ou encore un rapport américain « pour des seuils de protections du public fondés sur les effets biologiques des rayonnements électromagnétiques ». Samedi matin, des membres d'association opposées à la profusion des antennes de téléphonie ou d'Internet se sont réunis dans un collectif unique pour mieux faire face aux opérateurs, qui désirent ça et là installer leurs relais d'ondes électromagnétiques.
En attendant une preuve
Ils sont de Sainte-Bazeille, Soumensac, Duras, Monclar, Aiguillon ou Sérignac-Péboudou et listent des exemples d'antennes placées « à trois mètres » d'habitations ou d'écoles. Ils ont obtenu des déplacements d'antennes, mais ils veulent aller plus loin en revendiquant la fin de la multiplication des antennes. A moins qu'on leur prouve qu'elles ne sont pas nocives...
Loin d'être contre le progrès, ils ont des portables, ont tous Internet et s'en servent. Bref, ce ne sont pas des promoteurs du « retour à la bougie » comme les caricaturent les opérateurs.
Tous veulent l'arrêt de la couverture du département par le Wimax (Internet par voie d'antennes), lancé en début d'année (1). Ils n'ont aucun doute sur la collusion entre les opérateurs et le sommet de l'État. Ils doutent des quelques études publiées sur le sujet, parfois contradictoires. Et regrettent le peu d'entrain citoyen à s'inquiéter des ondes.
« Les gens préfèrent ne pas se poser de questions », dit Pierre. Moi, je sors de trois réunions de quatre heures avec le maire plutôt que m'occuper de mes enfants. » Mais ils savent que le débat interpelle la population : à Monclar, une réunion de l'association Wimax de précaution a rassemblé 80 personnes. Une autre, 70, à Sérignac, presque la moitié du village.
Sans étude « fiable », ils disent des ondes que « c'est comme l'amiante » ou la « vache folle qui ne devait pas être transmise à l'homme », ou « les OGM », etc. Argument numéro 1 : « Si ce n'était pas néfaste, les opérateurs seraient plus transparents. »
Le collectif demande à superviser une étude « indépendante » selon leurs critères. Qui prendrait en compte, notamment, les « gens électro-sensibles », les asthmatiques, les porteurs de pacemaker. Et ce n'est pas parce que les ondes Wimax sont trente fois moins fortes que celles des téléphones mobiles qu'ils désarment : « Si on n'arrête pas de construire des antennes, on n'arrêtera jamais. » S'ajoute la crainte qu'« ils augmentent régulièrement les puissances, sans informer personne ». Que de nouveaux opérateurs s'agrègent aux antennes existantes. Un participant : « Ça se cumule les ondes ? » Personne ne sait vraiment.
Le collectif préfère attendre « deux ou trois ans » l'extension par France-Telecom du réseau filaire qui réduirait autant que les ondes les zones blanches, sans Internet. « Le Wimax, c'est quelque chose d'intermédiaire », résume Pierre. « On bataille sur un projet dépassé. »
(1) Géré par la société « 47 sans fil ». Renseignements : www.47sansfil.net

Auteur Adrien Vergnolle

Photo Sud-Ouest

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