En 1159, Henri II d'Angleterre conquiert le Périgord, l’Agenais et le Quercy, terres dont les seigneurs sont vassaux du comte de Toulouse. L’Aquitaine et Soumensac deviennent anglais. Richard Cœur de Lion, le fils aîné d’Aliénor fait fortifier de nombreuses cités, parraine la fondation d’autres accorde des chartes communales. Il fait reconstruire La Réole, bâtir Marmande qui devient sa résidence préférée.
La construction des fortifications de Soumensac dont on peut voir les restes sur les promenades date de cette époque ainsi que l'église romane dont les façades sud et est forment le coin des remparts de la ville forte à cet endroit : des fenêtres étroites bouchées, aux allures de meurtrières, sont encore visibles de la cour de l'école sans doute postérieures. Le château fort lui-même se trouvait à l'Ouest du village actuel au-dessus de La Croix des promenades. Au xiie siècle, il commençait à être construit en pierre. Jusque là, le château était une simple tour en bois érigée sur une motte naturelle ou construite par l'homme. Une tour ronde à l'angle sud-ouest a été conservée. Elle était susceptible subir des assauts au moyen de catapultes donc sa forme était arrondie. L'entrée du Pont Levis se situait à droite de cette tour quand on la regarde. Le lieu-dit en a gardé la trace : "le bout du pont" lit-on sur les vieux cadastres. Les pentes de sortie ont été préservées. Elles conduisent à la poterne le long des murailles et non pas perpendiculairement à la porte pour empêcher l'usage d'un bélier (source Mariens Borcy).
Pendant tout le XIIIe, le XIVe et jusqu'au milieu du XVe siècle qui voit le départ des anglais après la défaite de ceux-ci à Castillon en 1453, Soumensac se trouve juste sur la frontière entre les anglais et les français. C'est une période de troubles durant laquelle le village change plusieurs fois d'allégeance sans que cela modifie la pauvreté du peuple pour qui les guerres sont des temps de misère : les soldats des deux camps massacrent sans retenu et saccagent les champs. Le village "appartient" aux familles de Bouville et de Pellegrue pour qui le château est un refuge militaire pour leurs combats aux alentours.
Au xvie siècle le pays devient majoritairement huguenot. La conversion des seigneurs de Duras au protestantisme n'y est probablement pas étrangère. Il fait un lien entre 2 régions fortement protestantes, la vallée de la Dordogne et celle de la Garonne, rejoignant d'un côté Bergerac et Sainte-Foy-la-Grande - qu'on appelait à cette époque la Genève de la Dordogne - à Marmande et Tonneins. Pendant les guerres de religions, de nombreux combats ont lieu autour de Soumensac, notamment en 1569 (voir Blaise de Montluc La Pléiade p.664).
Au XVIIe siècle, la révocation de l'Edit de Nantes porte un coup fatal à l'économie de la région. Les protestants fuient en masse la région, abandonnant des villages entiers : Gassac, Fougueyrat qui tombent en ruine. La population restante se réfugie auprès du château-fort. Au XVII siècle, l'église de Gassac disparait et le curé fait transférer la cure dans la chapelle du château-fort. Il y a dorénavant "
deux villes closes de murailles et toutes deux contiguës appelées l'une ville haute, l'autre ville basse de Soumensac sur lesquelles j'ai toute justice... Plus, j'ai dans la ville haute un château fermé de murs avec ses fossés et basse-cour et écuries et jardin, le tout tenant ensemble et enfermé de murs de la contenance d'un journal de pays... dit un texte de M. de Pompadour de la fin du XVIIe siècle. Pour parachever la constitution de Soumensac, a
u XVIIIe, les Geneste font construire le château actuel. Une dernière trace du château-fort est signalée sous le Premier Empire : il sert de garnison aux troupes venues rétablir l'ordre contre les chauffeurs qui sévissaient dans les campagnes. Depuis, il ne subsiste que les remparts et probablement des soubassements dans la partie ouest du village.
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