Prenons garde à conserver les bruits traditionnels du village. On ne retrouvera plus les canards de Madame Blanco qui cancanaient au ruisseau du cheval (question, où était-ce ?), les moutons de Monsieur Blanco qui, chaque matin quand ils sortaient de l’étable et descendaient la grande rue nous faisaient nous exclamer du fond de notre lit « zut il pleut! » avant de se reprendre : non ce sont les pattes des brebis qui crépitent sur le macadam, le bruit de la roue cerclée de fer de la brouette de Large quand il nettoyait les rues (le nettoyage, ça aussi on pourrait l'inscrire au patrimoine de l’humanité !), le bruit rapeux du rabot de Boucherie, celui cristallin du marteau sur l’enclume de Clovis Prioleau, (quel beau prénom à inscrire aussi), les meuglements des vaches de Gaston Bardes quand elles rentraient se faire traire, le bruit du moteur et de la carcasse brinquebalante de l’autocar qui s’arrêtait sur la place, devant la grange de Dufour les jeudis, jours de marché à Eymet, le bruit de la canne de Monsieur Calenco, rythme à trois temps et le son des cloches, celles qui n’ont même pas sonné pour ce pauvre Jeannot Pontiroli, lui qui avait fait retentir le glas depuis des dizaines d’années pour les autres, tous ses amis Soumensac. Qu’il repose en paix, il ne sera pas dérangé, puisqu’on ne les sonne plus à Soumensac !
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