07 avril 2011

Lac de Lescourroux (suite)

Lecteurs du blog, vous vous souvenez des nombreux articles sur les vicissitudes d'une propriété qui borde le lac de Lescourroux. Il y a d'abord eu le projets du village de tourisme pour hollandais et la modification difficile de la carte communale en juin 2007, puis la révélation il y a un mois que cette opération n'était qu'une vaste escroquerie entrainant la perte de plus de 100 millions d'euros par différents investisseurs. Maintenant que l'on croyait l'affaire terminée avec le projet de reprise de l'exploitation par une jeune agricultrice, on apprend (voir l'article de Sud-Ouest ci-dessous) que l'attribution des terres faites par la SAFER ne permet par une exploitation viable. La source ayant été séparée de l'ensemble de la propriété. 


Pour dénoncer l'opacité du système d'attribution des terres, Cécile Carresse raconte ses mésaventures  dans Sud-Ouest et entame une grève de la faim. Si vous vous reportez aux commentaires de l'article sur le lac de Lescourroux (canoë Kayak) du 29 mars dernier vous y retrouverez ses arguments et critiques signés "cc".


7 avril 2011 06h00 | Par Julien Pellicier

« Je m'installerai un jour »

Pour dénoncer l'opacité du système d'attribution des terres, Cécile Carresse raconte ses mésaventures et entame une grève de la faim.

 Cécile Carresse au milieu de ses soutiens, hier sur le parking de la Chambre d'agriculture.  photo jean-louis borderie

Cécile Carresse au milieu de ses soutiens, hier sur le parking de la Chambre d'agriculture. PHOTO JEAN-LOUIS BORDERIE

Elle est venue avec ses soutiens, quelques amis et Christian Crouzet, porte-parole de la Confédération paysanne. Pour conter les désillusions qui ont ponctué sept mois d'un « parcours du combattant, » dans l'espoir de s'installer en acquérant une ferme et des terres à Soumensac, à une dizaine de kilomètres de l'exploitation familiale qu'a reprise sa sœur, à Duras.
Cécile Carresse, 37 ans, ancienne directrice de culture d'un château bordelais, avait jeté son dévolu sur une petite annonce passée par la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer). Elle dépose donc un dossier pour acquérir 15 hectares d'une ancienne propriété qui n'est plus exploitée depuis dix ans. Elle projette d'y faire du maraîchage et de l'arboriculture, sur au moins 6 hectares. Un choix motivé par la présence d'une source sur place. « La Safer m'a dit que j'étais la seule à avoir déposé un dossier et que je remplissais toutes les conditions. J'ai donc signé un protocole d'accord qui, pour moi, était l'équivalent d'un sous-seing… »
Les terres sans la source
Elle s'est donc rendue « confiante » à la commission technique. Mais là, elle apprend qu'elle n'aurait plus accès à la source. Elle réfléchit donc à d'autres alternatives et dépose, sept mois plus tard, un nouveau dossier : 22 hectares, soit sept de plus qu'à l'origine, afin d'y faire aussi de l'élevage pour asseoir sa trésorerie le temps que ses fruitiers soient à même de produire.
Une nouvelle déconvenue lui coupe l'herbe sous le pied : elle ne peut plus prétendre qu'à 11 hectares avec une servitude pour l'accès à la source. « Toutes les parcelles ont été attribuées, y compris la source. À un agent du ministère de l'Agriculture… »
Impossible d'accepter : « Pour mon projet, ce n'était pas viable. » Alors que faire ? Entamer une procédure et perdre un temps précieux et beaucoup d'énergie ? Non, elle préfère repartir à zéro, convaincue qu'elle s'installera un jour. En attendant, elle a entamé mardi soir une grève de la faim qui doit se prolonger jusqu'à vendredi. Une grève symbolique, pour se « purifier » de ce qu'elle a « enduré ».
Elle qui a mis « ses tripes » dans ce projet veut aussi saisir l'occasion pour donner un conseil aux candidats à l'installation : « Venez accompagné d'un avocat. » Pour elle, en effet, le système d'attribution des terres manque trop de transparence. « La Safer Garonne-Périgord (Sogap) a failli dans sa mission d'accompagnement, évoque Christian Crouzet. Elle doit rattraper le coup, surtout que ce n'est pas un cas isolé. »

1 commentaire:

Unknown a dit…

Bonjour,
J'espère que toute cette histoire se terminera bien... 3 jours de jeûne et toujours pas de suite aux propositions de la safer...mais le problème est bien l'installation de nouveaux venus qui vivent à l'année sur le canton et de la réelle priorité qu'on leur donnent, le maintien de la vie rurale et des services, commerces,... passera par là.
A bientôt j'espère CC