26 mai 2009
Randonnée pédestre autour du lac
Randonnée Pédestre à Soumensac
Départ 9H30 du Domaine d'Eybrou
Rando tout public
Environ 8 Km (Grand tour du Lac de Lescourroux)
La balade sera suivie d'un apéritif offert par les membres de l'association Evasion.
Tarif : 3 Euros / personnes
Gratuit pour les moins de 12 ans
http://evasion-gym.jimdo.com
25 mai 2009
Echo du concert d'hier soir à Monbos
Puyguillaume
Faune et Flore
22 mai 2009
Rencontre marguerite Duras 2009
Le lendemain la journée était studieuse. Des universitaires et le scénariste du film ont fait des communications sur les lieux de Marguerite Duras entre Lot & Garonne et Indochine, ils nous ont fait voyagé et ont exploré des pans moins connus de l’œuvre de marguerite Duras. Le soir théâtre avec Claire Deluca et le Shaga, pièce très amusante de Marguerite Duras dans laquelle elle joue avec le langage comme c’était la mode dans les années 60. Ionesco, Nathalie Sarraute ont aussi pratiqué cet exercice. Duras joue avec les mots, invente une langue absurde qui se comprend quand même ! C’est drôle et trsè bien joué.
Enfin le dimanche, salon du livre dans le château de Duras. Les organisateurs avaient prévus un café littéraire : un coin de la salle des maréchaux a été délimité par de grands panneaux sur lesquels était accrochée une exposition de photos et documents des lieux de l’auteur : Neauphle-le-château, Trouville, Le Platier (Pardaillan)… et des lettres dont une très émouvante adressée à une habitante de Pardaillan dans laquelle elle parle « de cet autre pays qui est le sien ». Derrière l’exposition, les écrivains présentaient leur livre. Grosse affluence à ces petites présentations. C’était pour les auteurs un moment rare où ils rencontrent leurs lecteurs. Nombreuses furent les questions. Les auteurs étaient variés afin de satisfaire tous les publics cela allait de la philosophie avec Baldine Saint-Giron et "l’acte esthétique" à l’histoire locale avec « Dieulivol » en passant par le théâtre. On ne peut tous les citer mais l’un d’entre eux par son parcours et son œuvre a impressionné l’auditoire : Randal Douc.
Randal Douc a un parcours hors du commun. Ses parents arrivent en France chassés par le régime Khmer rouge alors qu’il avait 4 ans. Il entreprend des études scientifiques qui le conduisent après de nombreux diplômes à être chargé de cours en mathématiques appliquées à l’Ecole Polytechnique. Il est toujours chercheur en mathématiques. Parallèlement, il suit des cours de théâtre, joue au cinéma (Monsieur Jo dans « un barrage contre le Pacifique de Rithy Panh ) et commence à écrire. Au Salon du Livre de Duras il présente une pièce de théâtre éditée à l’Harmattan dans la collection théâtres des 5 continents : les hommes désertés. Elle a été jouée au Cambodge et à Orléans. Le texte est librement inspiré de l’histoire récente du Cambodge. La petite salle du café littéraire est pleine. Randal Douc expose son travail, rappelle son parcours, précise qu’il n’a pas vécu les horreurs qu’il décrit mais que les écrire l’a aidé à se reconstruire et à retrouver son identité khmère. Il se met alors à lire un extrait de sa pièce : les écharpes noires : un groupe khmer rouge arrête Pierre et Laure. Ils sont couverts d’un sac. Deux soldats se mettent à tirer les cordons... La salle est en haleine tétanisée par l’horreur banale quotidienne qui a fait des millions de morts au Cambodge. Le talent d’écrivain et celui de conteur de Randal Douc ont suscité un moment d’intense émotion. Long silence.
Ces journées, par leur variété, la qualité et le nombre des manifestations ont permis à chacun de trouver le programme culturel qui lui convenait le mieux : séance de cinéma dans un petit village de campagne –ce qui est rare-, colloque universitaire de haut niveau, théâtre et Salon du livre avec rencontres des auteurs… sans oublier évidemment Duras oblige le maréchalat qui a intronisé les principaux invités. Cet évènement renouvelle et rafraîchit l’offre culturelle dans ce coin du lot & Garonne qui peut apparaître sans doute un peu perdu dans le haut-agenais si loin de la préfecture et cette année de ses élus puisque hors Bernadette Dreux, ni le Président du Conseil Général, ni le député n’avaient fait le déplacement comme à l’habitude. On espère que des manifestations de cet ordre qui font connaitre le château, la ville et l'ensemble du pays du Dropt satisfaisant les besoins de spectacles et de culture des citoyens se renouvelleront quand même !
20 mai 2009
19 mai 2009
9e Saison Musicale des Amis de l'église de Monbos
Dimanche 24 Mai à 17 heures en l'église de Monbos-Thénac
Ensemble «La QUINTE du LOUP»
Trio vocal avec Basse continue Simon HANKS à l'orgue Etienne FOUSS, baryton Dominique FOUSS, soprane Marie-Laure GUIRARDEL, soprane.
Ils nous emmèneront en Promenade à travers l'Europe Baroque, Allemagne, France, Italie, Pays-Bas grâce à leurs talents et leur passion pour cette illustre période de la musique européenne.
Puyguilhem : Dimanche 14 juin à 17 heures en l'église de Puyguilhem-Thénac Quatuor «AMADIS»
Agnés MASSIAS-BOGNENKO, soprane Alain REMUS, hautbois Eric MONCOUCUT, clarinette Frédéric SERRANO, basson.
Avec eux, nous partirons pour les Amériques, nous voyagerons au Chili, Brésil, Argentine avec Villa-Lobos, Guastavino et nous parcourrons les Etats-Unis avec Gershwin, Barber et Berstein.
Monbos : Mardi 14 Juillet à 17 heures en l'église de Monbos-Thénac
Dimitri et Marie-Claudine PAPADOPOULOS piano et violon
Talentueux, très jeunes, complices depuis l'enfance, passionnés par leurs instruments, curieux de nouvelles aventures musicales et démarrant une carrière européenne, leur duo va nous entraîner sur les pas de Ravel, Grieg et Stenhammar.
Monbos : Dimanche 16 Août à 17 heures en l'église de Monbos-Thénac
Duo de guitares « Agua e Vinho »
Régis DANIEL et Pierre MILLAN TRAVERSES
Ils aiment dialoguer entre eux par guitares interposées et sont aussi à l'aise dans le répertoire classique : Scarlatti, Haëndel et Couperin que dans les foklores sud-américain et catalan.
Prix des places
12 euros adultes ; 6 euros étudiants et moins de 18 ans ; par concert gratuit moins de 12 ans.
Réservations possibles au 05.53.58.80.73 ou aemonbos@gmail.com
Après les concerts, rencontre entre les musiciens et le public
Concerts de harpe de Sophie Clavel
Le 6 Juin à Trémolat à 15 heures dans les jardins, contes et harpe (Sophie Clavel), avec la comédienne Eve Nuzzo, sur des contes de Jules Renard.
13 Juin: Grand Duo de harpes à l'église de Lauzun, à 21 heures. Un programme classique de compositeurs/harpistes, avec Wan-chu CHOU.
Le 19 Juin sera le premier concert donné par sa classe de harpe, de "Harpe en Périgord" l'association créé en Septembre dernier.Le 10 Juillet à la Chapelle St Front de Couze à 21 heures
le 23 Juillet à l'église de St Augustin à 21 heures en Charentes Maritimes pour les "Jeudis Musicaux"
Le 26 Juillet à l'église de Monestier à 21 heures en Dordogne.
le 20 Juin à 21 heures : Trio Glinka jouera à l'église de Sauveboeuf, près de Lalinde, , la suite de Tedeschi, un nocturne de Pillney(très "Malher"), la sérénade de Frommer,
Dimanche 21 juin. A l'occasion de la Fête de la Musique, Sophie Clavel jouera l'après midi à Lauzun dans les rues et le soir à Bergerac dans le Cloître des Récollets. Au programme: la harpe sous toutes ses formes !: hautbois, accordéon, violon, chant etc.
18 mai 2009
MARIENS
N'EST PAS MARIENS QUI VEUT !
Pour nous ses petits enfants, venir à Soumensac c'était toujours un vrai plaisir. Depuis tout petits, notre grand-père nous a toujours guidés, accompagnés, défendus, surtout défendus. On nous qualifie souvent de fort caractère, mais vous qui l'avez connu et bien connu, vous savez maintenant de qui nous tenons.
Ce grand Monsieur, pas par la taille bien entendu qu'est ce Monsieur Borcy, a su nous transmettre bon nombre de valeurs essentielles, celles qui font la vie, le partage, l'écoute, la générosité, le rêve et tant d'autres ...
Cet homme qui représentait tant de choses pour nous, est ici trop difficile à décrire avec des mots. Nous allons donc laisser parler notre coeur, non pas pour lui dire au revoir, car il est toujours présent avec nous, il nous épaule par la pensée, dans tout ce que nous entreprenons; mais pour lui dire tout simplement un grand merci.
Pépé, Capucine et moi, nous pensons très fort à toi.
Capucine et Quentin
MARIENS, Le FOUGUEYRAT
Soumensac, le Fougueyrat et Mariens, c'est une histoire, Ô pas compliquée, toute simple. Soumensac était pour lui le plus beau village du monde. Il l'aimait tellement ce pays que tout jeune déjà, il avait choisi d'agir comme messager dans la Résistance. Plus tard quand il a repris le flambeau de la terre, il a tout fait pour faire selon son idéal, toujours de la belle ouvrage, quoi qu'il en coûte. Précis et méticuleux comme un horloger quand il travaillait ses vignes, cent fois sur le métier il remettait son ouvrage. C'était pour le bien et le bonheur des autres, et de sa famille agrandie qu'il aimait tant. C'était un homme de passion. L'histoire des Hommes, tant ses concitoyens, que plus avant dans le temps, "la civilisation de la préhistoire", c'était sa vie. Toujours à l'affût d'un vestige, une pierre trouvée dans son champ, il lisait et relisait force manuscrits, revues ou essais de toutes sortes. Il les annotait, les analysait. La passion quoi, la passion pour les hommes.
Quant à son cher pays, tout l'interpellait, la faune, la flore, la protection de l'environnement. Il était "écolo" avant l'heure, depuis toujours. D'apparence un taiseux, un silencieux, il avait cependant le verbe haut et sans retenue quand il le fallait. Pas toujours facile et pas sans défauts, ceux-ci étaient gommés cependant par ses grandes qualités humaines.
Il aimait profondément les gens, généreux, toujours prêt à aider, à "partager sa soupe", mais gare à celui qui le roulait dans la farine. Les jeunes comme les vieux, il les aimait, j'en veux pour preuve tous ceux qui venaient le voir pour lui demander un avis, un conseil.
Soumensac et Mariens c'est son histoire, la nôtre aussi. Un grand Monsieur, avant on disait un
Sage. Il l'était.
Merci Mariens pour tout cela.
Et comme il disait à ceux qu'il aimait : "Au revoir té couillon, porte toi bien !"
Marie-Ange et Jean-Louis
14 mai 2009
Cinéma à Pardaillan le 15 mai
Grande soirée Cinéma
à Pardaillan
le 15 mai 2009
Salle de la mairie
18 h : Oncle Rithy
de Jean Marie Barbe
19h30 : Entr'acte : vin d’honneur et buffet pour se restaurer
21 h : Grand film : Un Barrage contre le Pacifique
de Rithy Panh d’après le roman de Marguerite Duras avec Isabelle Huppert
Entrée 5€
Soumensac centre du monde !
Une nouvelle association Activzoom
http://activzoomasso.blogspot.com/
En 2010, une supercinq Activ zoom asso prendra le départ du 3éme supercinq raid pour une grande aventure de solidarité pour en savoir plus :
http://www.supercinqraid.com/
12 mai 2009
Enterrement de Mariens Borcy
MARIENS BORCY
Il portait haut ce beau prénom si typique de la région : MARIENS. Il était attaché à sa terre à ses vignes qu’il soignait avec amour. Ce beau métier de viticulteur il l’a pratiqué avec talent toute sa vie. Il y a peu encore il vérifiait l’attache des astes. Mais il était aussi beaucoup plus que cela MARIENS.
Né il y a 85 ans au Fougueyrat, à côté de Roche et de sa célèbre "pierre du diable", MARIENS était aussi à sa façon un savant préhistorien. Ses connaissances en ce domaine étaient vastes et précises. Souvent, il parcourait la région faisant découvrir à des Universitaires ou de simples amis, des tumulus, des mottes, des restes d’habitat préhistorique. Il fallait l’entendre parler de ces cailloux qui soudainement prenaient corps sous sa voix chaude. Nous sommes plusieurs à l’avoir accompagné. Des chercheurs l’ont remercié pour la part précieuse que leurs travaux lui devaient.
Son intérêt pour l’histoire le portait aussi vers des périodes plus récentes. Personne mieux que lui ne connaissait Soumensac et son histoire. Il fallait l’entendre décrire la forteresse, l’entrée du pont-levis qui s’érigeait au bout de la rue. Là encore, on vivait avec les bâtisseurs du château-fort, on lisait le village à l’écouter.
Lors de la restauration de l’église, il fit des fouilles pour rechercher les vestiges de l’ancienne chapelle et de sa porte d’entrée. Enfin il procéda à l’érection du nouvel autel, aidant à trouver ces énormes meules et à les installer.
MARIENS BORCY, était aussi un homme engagé. Dès son plus jeune âge, il parcourt la campagne sur sa bicyclette, portant les ordres du réseau Buckmaster, réseau d’exfiltration d’aviateurs anglais vers l’Espagne, ou réceptionnant les parachutages nécessaires à l’approvisionnement des maquis, parachutages qui furent nombreux à partir du printemps 1944. Dans les containeurs étaient les armes qui permirent les attaques contre la poudrerie de Bergerac auxquelles il participa. On sait que ces actions obligèrent les allemands à fixer dans la région des troupes qui leur feront défauts sur d’autres fronts de l’Atlantique à la Manche. Là encore il fallait l’entendre évoquer Bergeret, Philippe de Guinzbourg et d’autres chefs du maquis qu’il a bien connus*.
Cet engagement ne s’est pas arrêté à cette période historique et glorieuse. Après la guerre, il a participé à la vie de la commune, en étant membre du Conseil Municipal pendant longtemps et en jouant un rôle actif dans les mouvements associatifs paysans et de protection de l’environnement. Son action était fine, intelligente parfois paradoxale. Par exemple, lui qui n’était pas chasseur avait créé la première société de chasse de Soumensac, comprenant tout l’intérêt que cette activité soit organisée pour la protection de la nature justement. Plus modestement, jusqu’à ses derniers instants, il continuait à apporter sa contribution en s’occupant des relevés météo qu'il envoyait scrupuleusement au service compétent.
Enfin, c’était un homme chaleureux et plein d’humour, toujours prêt à faire partager ses idées, ses enseignements, mais aussi sa bonne humeur et sa table : jadis avec Aurore, sa mère, toujours avec Angèle ou Marie-Ange. On sait le bonheur que lui procuraient ses petits-enfants. Soumensac a perdu un Honnête Homme.
*cet épisode de sa vie a été relaté dans un article du blog que vous pourrez trouver sous le libellé Résistance ci-dessous.
11 mai 2009
Mariens Borcy
Quelle vie intense il y eu. Généreux, ouvert, fin. C'était un grand. Amoureux de sa région, de son village qui était pour lui le plus beau du monde. Amoureux de la nature et de la préhistoire, il recherchait sans cesse le pourquoi et comment de cette époque, aube de l'humanité. Il marquera à jamais ce village.
Marie ange et Jean-Louis
08 mai 2009
8 mai : la Résistance dans la vallée du Dropt
Il y a eu une forte présence de la Résistance, dès 1941, dans la vallée du Dropt et les coteaux environnants, de la Réole à Monpazier et Cadouin. On sait que l’esprit de résistance est né du sentiment de déception, d’accablement devant la défaite et la capitulation de 1940, puis face à la politique de collaboration avec l’occupant mise en place par le gouvernement de Pétain . Il y a cependant des causes locales, géographiques, historiques, sociologiques et politiques qui expliquent l’intensité du mouvement ici et la formation de plusieurs foyers qui ont eu finalement peu de contacts entre eux bien qu’appartenant tous, de fait, à 2 réseaux importants. Celui du SOE (voir texte précédent sur les fusillés du 8 avril 1944 et texte de Mariens Borcy qui en est un des rares survivants locaux) avait des contacts avec les mouvements de résistance Victoire à Agen et La Réole (formé de sous-officiers démobilisés et de réfugiés de l’Est), la Compagnie Notre Dame du colonel Rémy (liée au BCRA, organe de renseignement gaulliste) à Sainte Foy la Grande, et surtout Combat créé en novembre 1941 par Henri Frenay. Le SOE a organisé la grande majorité des parachutages d’armes et d’explosifs, plus rarement d’hommes, qui ont eu lieu sur les coteaux boisés et a aussi consolidé les filières de renseignements et d’évasion vers l’Espagne et l’Afrique du nord, à travers la forêt landaise. Je ne sais pas si c’est son responsable régional, le baron Philippe de Gunzbourg (1904-1986), propriétaire terrien à Damazan, fils de Juifs émigrés de Hesse, qui a choisi cette vallée, mais on ne peut que louer l’intelligence, l’esprit d’organisation et d’ouverture de l’homme qui a su convaincre les individus et les petits groupes de résistants apparaissant surtout à partir de 1941, à accepter de travailler avec Londres, puis qui a obtenu et organisé localement les parachutages, en s’appuyant d’autre part sur les groupes de résistants des villes des grandes vallées : La Réole et Marmande au sud, Bergerac et Sainte Foy, sur la Dordogne, au nord. Le deuxième mouvement est celui des communistes organisé dans les FTPF (Francs-Tireurs et Partisans). Il apparaît aussi localement en 1942, à l’initiative ici de René Duprat de Cazaugitat en Gironde et conduira à la formation de maquis de clandestins (jeunes échappés des chantiers de jeunesse, réfractaires au STO, résistants poursuivis et menacés) puis de corps-francs participant aux combats, en particulier après le débarquement et pour la Libération en 1944 (comme le Bataillon de Duras, voir article de M. Geneste). Ici, malgré les différences idéologiques (en particulier quant au gouvernement à mettre en place après la Libération ), tous se sont retrouvés lors des parachutages et aussi quelques sabotages, et plus tard dans les corps-francs.
Plusieurs facteurs semblent avoir joué pour expliquer la force de la Résistance dans cette vallée :
-la proximité de la ligne de démarcation, ligne créée dès 1940, séparant la zone libre de la France occupée ; elle passait dans notre région par Castillon, Langon, Captieux et Roquefort des Landes pour rejoindre Saint Jean Pied de Port. Dordogne et Lot et Garonne -auquel fut rattaché l’arrondissement de La Réole, le seul de Gironde resté en zone libre- devenaient des lieux de passage de premier ordre pour ceux qui fuyaient la France occupée vers l’Espagne et l’Afrique du nord , celle-ci libérée en novembre 1942, ce qui entraîna la suppression de la ligne de démarcation (officiellement en février 1943).
-un axe de communication, secondaire certes mais diversifié, et donc plus discret, par rapport aux voies principales des grandes vallées de la Dordogne (Bordeaux-Périgueux-Limoges) ou de la Garonne (Bordeaux-Toulouse-Méditerranée), très surveillées par les Allemands . Une voie ferrée, de Bordeaux-Benauge, Créon, à Cadouin, avec ses multiples gares, doublait la route Nationale 668. Il y avait cependant peu de voitures mais le vélo était essentiel pour le résistant ou l’agent de liaison. Les ponts étaient nombreux et le Dropt aisément franchissable à la nage ou en barque. La nationale 133 vers l’Espagne, par Bergerac et Marmande, a joué aussi un rôle fondamental de passage de résistants d’agents, d’évadés ou de réfugiés.
-la proximité de 3 départements, distants de quelques kilomètres, a pu faciliter les replis, les cachettes, et permis de jouer sur les différences de zèle des administrations, en particulier l’Etat civil, la police et la gendarmerie, face à la politique de Vichy et de l’occupant, alors que la présence allemande est restée très forte en Gironde jusqu’en août 1944, en particulier à Bordeaux, port et base de sous-marins très surveillés. A Duras et Monségur par exemple, certains gendarmes étaient résistants et l’adjudant local ouvrait la barrière de chemin de fer, la nuit des parachutages, devant le camion des résistants, malgré les instructions de Vichy de les fermer la nuit.
-l’historien anglais du SOE, Michaël R.D. Foot dont le livre vient enfin de paraître en français (Edition Taillandier 2008) a souligné pour le sud ouest de la France « l’exceptionnel degré de support local à la résistance » de 1942 à 1944. Il cite quelques faits historiques comme les liens commerciaux qui ont subsisté à la fin de la présence anglaise en Guyenne, et surtout, une longue tradition régionale de luttes et dissidences contre le pouvoir central et l’autorité en général, avec les querelles tribales des turbulents Gascons, la résistance des Cathares et plus tard des Camisards, les luttes contre les rois d’Angleterre ou de France, dans cette région frontière au Moyen Age, et les jacqueries permanentes de paysans et autres croquants.
-selon M. Bergeret (« Messages personnels » édition Bière 1945)), la forte présence de protestants et aussi de francs-maçons dans notre microrégion a également joué à cause d’une tradition de méfiance et résistance au pouvoir central qui les a souvent discriminés, voire persécutés (pour les francs-maçons dès 1940), de leur goût du secret et de la discrétion, de leur esprit de solidarité également. Je pense que de même, dans la culture occitane, encore forte dans cette région où avant guerre tout le monde parlait le gascon (le patois), un goût d’indépendance vis-à-vis du centralisme parisien et aussi les solidarités entre agriculteurs, en particulier lors des travaux agricoles encore peu mécanisés ou des activités de chasse et pêche, ont joué pour souder les petits groupes de résistants.
-une économie de petites et moyennes exploitations mais pas autosuffisante, ouverte au contraire, avec un commerce très actif pour le vin, les prunes, le tabac, le blé, le bétail, les volailles… animant les gares et de nombreux marchés et foires où les contacts se nouent et les nouvelles circulent. Un habitat peu dense, très dispersé avec des forêts très nombreuses, a pu être favorable à la réception des parachutages et à la formation des maquis..
-sociologiquement, au recensement de 1936, 67 à 74 % de la population du Lot et Garonne, plus de 60% en Dordogne (33,6% au niveau national), était agricole, avec une grande force du métayage et du fermage, formes très injustes d’exploitation, qui seront condamnées dans le programme du Conseil National de la Résistance de 1943 et abolies ou réglementées à la Libération grâce à l’action des députés communistes de notre arrondissement, Renaud Jean puis Hubert Ruffe. M. Bergeret dans « Messages personnels » a souligné le rôle décisif des paysans dans la Résistance en Dordogne, louant leur combativité, leur discrétion et leurs aptitudes « à bricoler et utiliser le système D, si utile en clandestinité ».
-politiquement, on note la prédominance du vote pour le Front Populaire avec selon les communes, de 60 à 67% des voix en Dordogne et 52,5 à 60% en Lot et Garonne. Ce département élit en 1936, au premier tour de scrutin, 2 députés communistes (fait exceptionnel pour un département agricole !), Robert Philippot à Agen et Renaud Jean dans notre arrondissement de Marmande, député du PC de 1925 à 1939 où il fut emprisonné. Plusieurs maires étaient du Front Populaire, dont celui de Duras, mon grand-oncle maternel, Jean Bousquet. Quel contraste avec l’époque actuelle où le front national a obtenu un score important dans nos campagnes, à la présidentielle de 2002, triste conséquence de 50 ans de modernisation agricole qui a augmenté la taille des exploitations et accentué l’exode rural et l’individualisme.
Jeanine Brisseau
07 mai 2009
programme des Rencontres Marguerite Duras
Bibliothèque de Duras :
Salle de Pardaillan* (Pass 5€)
18h Projection de «Oncle Rithy» documentaire de Jean-Marie Barbe
*Pardaillan, situé à quelques kilomètres de Duras est le village où se trouve Le Platier, propriété du père de Marguerite Duras et où elle séjourna durant son enfance.
Samedi 16 Mai
Château de Duras - Salle d'Accueil (Entrées gratuites)
10h00 Les élèves de l’atelier Cinéma du lycée J-B de Baudre d’Agen présentent le film de l’interview de Rithy Panh qu'ils ont réalisé
Chateau de Duras - Grande Salle des Maréchaux (Entrée 10€)
21h "Le Shaga" Théâtre de l’intuition de l’absurde de Marguerite Duras par Claire Deluca (créatrice de la pièce) Jean-Marie Lehec, Hervine de Boodt.
"Le Shaga est la chose la plus folle que j'ai jamais écrite" Marguerite Duras.
"A grands éclats de rire, de poésie et d'innocence souveraine. Le Shaga abat des murailles de mort. Duras est bien mieux que d'avant garde : très loin en avant de tout et déjà à l'air libre" Claude Roy.
Dimanche 17 mai
10h30 Joëlle Pagès-Pindon "Marguerite Duras et l'enfant à la coquille" Revue le Frisson esthétique ed.efe
Exposition de photos :
- Ces maisons d'où sortent les livres Paris et Neauphle présentés par jean Marc Turine
- Trouville présentée par Fabienne Bergeron
- Platier présenté par l'Association.
Association Marguerite Duras
06 72 82 58 60