18 novembre 2009

Inventaire historié des maisons de Soumensac n°2

Avec le château, nous quittons la ville basse de Soumensac, la ville la plus récente, celle bâtie hors les murs de la forteresse à partir du XVIII siècle.
Le château actuel date de cette époque, c'est une belle demeure bourgeoise construite probablement par Messire Henri de Geneste, baron de Malromé ou par son frère Jacques, commissaire de l'artillerie de France et qui est désigné dans un titre pour une succession comme "seigneur en partie de Soumensac", habitant la ville haute.
Un Chillaud dont une pierre sulptée portant les armes de la famille
orne toujours le hall d'entrée du château.
Jean de Chillaud, ancien conseiller au Parlement de Bordeaux, est encore mentionné dans un acte de transfert de propriété à Jean Roubineau fait au château de Gorsse le 6 février 1779. Cet acte cite les droits féodaux cédés à J. Roubineau. Sa famille restera seigneur de Soumensac jusqu'à la Révolution. Le château appartiendra ensuite à la famille de Boëry jusqu'au début du XXe siècle (sources René Blanc/M et Mme Yves Geneste). Les Boëry possèdent des vignobles à Soumensac et Saint-Jean de Duras. Ils "exportent" une grande partie de leur production sur Bordeaux et militent activement à la fin du XIXe siècle (impresion d'une série de cartes postales vantant leur production "entre Bordeaux et Monbazillac", deux références célèbres) pour rattacher les vignobles du "Haut pays", le pays en amont de Langon, au vignoble de Bordeaux.

Les Boëry vendent le domaine et le château entre les deux guerres, d'abord à une famille italienne (à vérifier ?) puis à Pierre Cathala, homme politique, qui a épousé la fille de Pierre-Félix Lagrange, le professeur de médecine dont la statue orne la place du village et la petite-fille du forgeron. Pierre Cathala, ami de Pierre Laval deviendra ministre de l'agriculture en 1937, c'est lui qui fera classer le Côte de Duras en AOC et facilitera l'organisation du seul comice agricole qui se soit jamais tenu à Soumensac (1937). Malheureusement sa carrière ne s'arrêtera pas là. Il deviendra ministre des finances de 1942 à 1944 sous le régime de Vichy et sera condamné par contumace à la Libération. Il mourra dans la clandestinité en 1947 à Paris. A l'isue de la guerre, pour "purifier les lieux" le château sera utilisé pour accueillir deux ans de suite une colonie d'enfant juifs. Peu de temps après, il sera vendu aux Poliet puis à la famille Lacroix.

Le bâtiment. On remarquera tout d'abord la disparition des fenêtres en chiens assis en pierre qui se sont effondrés dans les années 20 et ont été remplacés par ces fenêtres la mode dans les villas de Deauville de cette époque. On est également surpris par la rue principale qui passe devant le perron d'entrée. Son percement date probablement de la construction de la ville basse (XVIIIe siècle). C'est par cette rue que nous arrivons sur la place. Voir le prochain numéro de l'inventaire des maisons de Soumensac

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