A tout seigneur, tout honneur, commençons par l'Ecole. Elle est à gauche quand on arrive du bas du village. Elle n'a pas toujours été là. Elle était auparavant derrière l'ancienne Poste, dans la rue principale du village où l'on peut encore voir le préau avec ses colonnes en fonte si typiques. Elle a dû être transférée sur la place vers 1900.
La place du village est emblématique de la commune : on y retrouve toutes les institutions municipales ou paroissiales : Ecole, Eglise, Mairie et bureau de Poste. Il ne manque qu'un café. Il existait au tout début du XXe siècle, de l'autre côté de la Place à côté de la forge Lagrange dont on voit à l'arrière plan de jeunes membres de la famille poser pour le photographe, assis sur un banc, devant chez eux. Remarquez au dessus de la porte l'inscription Entrée du café.
Dans les années 50, la place jouait encore pleinement son rôle dans la vie du village, en témoigne ce marché ou cette fête qui se déroulait ici :
L'église justement, n'a pas toujours connu ce clocher orgueilleux. Avant ce simili-gothique qui n'a qu'un avantage se voir de loin, il y avait une modeste église romane, ancienne chapelle du château-fort, érigée en église paroissiale en 1664 suite à l'écroulement de la façade de l'église de Saint-Jean de Soumensac, à l'époque église paroissiale, devenue aujourd'hui Saint-Jean de Duras. A cette époque, "le curé profite de l'occasion pour transférer définitivement les fonctions curiales dans la chapelle du bourg qui fut considérablement agrandie et de Saint-Roch prit le nom de Notre-dame qu'elle a gardé depuis" (sources Pouillé d'Agen).
L'église actuelle est due à un singulier concours de circonstance : le marquis de Boëry, maire à la fin du XIX siècle, lègue 1 000 francs or à la commune pour ériger un nouveau clocher comme il y en avait tant dans les environs, à Eymet, Miramont de Guyenne, etc pour montrer la richesse du bourg et sans doute aussi pour faciliter sa réélection. On devait les trouver sur catalogue ces clochers car ils ont tous plus ou moins le même aspect. on ne peut pas appeler cela un style ou alors c'est du style IIIe république radical-socialiste. Malheureusement pour le marquis, c'est justement son adversaire de la liste anti-cléricale Bommartin qui est élu et, comble du paradoxe, érigera le clocher qui sera terminé aux environs de 1900. A l'intérieur, on remarquera les vitraux offerts par les familles catholiques de notables de l'époque : Lagrange, Montpellier, etc.
A droite de l'église, la mairie et maintenant la recette postale,
Toujours en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre, la maison Dufour qui a hébergé autrefois une épicerie et une boucherie :
La maison Bardes dans laquelle s'est trouvé un atelier de mécanique avant la IIe guerre mondiale :
et la maison Biraben, ancienne forge Lagrange déjà vue plus haut, derrière la statue de l'illustre descendant Felix, célèbre ophtalmologiste. Ce buste enlevé par les allemands pendant la dernière guerre pour être fondu a été en fait été simplement remisé à la préfecture d'Agen, sans doute pour plaire à Pierre Cathala, gendre de Félix Lagrange et surtout ministre du gouvernement de Vichy et propriétaire du château à l'époque. le buste est opportunément reparu à la Libération pour retrouver son socle (Voir le livre au joli titre de Jean-Pierre Koscielniack : Les Vendanges de bronze).
Prochain numéro, avant les médiévales de cet été, n° 4 sur les remparts de Soumensac avec des pièces d'archives inédites.
1 commentaire:
bonjour je suis toujours content de lire la lettre de Soumensac et d'apprendre sur ce petit village mais quel misère de voir défigurer par des jarres en plastiques et les cordelettes fluos ( à croire qu'à Soumensac on ne connaît ni le bois,ni la terre,ni le chanvre ) quel dommage!
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