Le canton de Duras, dans le nord du département, fait trait d'union avec la Dordogne et la Gironde. PHOTO ARCHIVES « S O »
Juste avant d'atteindre la Gironde et la Dordogne, « en haut » du Lot-et-Garonne, les quinze communes du canton de Duras. On ne les embrasse pas d'un seul regard quand on emprunte la D708 qui mène au point culminant du canton, le château de Duras. Elles font pourtant bloc, une unité en pays de Guyenne.
D'Auriac-sur-Dropt à Villeneuve-de-Duras, des retraités, des agriculteurs, des viticulteurs, des habitants attachés à leur terre, à l'Histoire. Oui, la population est vieillissante d'un point à l'autre du canton : 30 % des habitants sont retraités. C'est six points de plus qu'en Aquitaine, trois points de plus que dans le département. Aucune surprise, donc à voir figurer le maintien à domicile et l'accompagnement des personnes âgées dans les programmes des trois candidats aux cantonales 2011. Un canton qui, d'ailleurs, est historiquement marqué à droite.
Il y a presque 4 fois plus d'agriculteurs sur le canton de Duras que dans l'ensemble du département, pourtant réputé agricole (7,6 % d'agriculteurs exploitant contre 2,2 % dans le département, chiffre Insee de 2007). Ramené à des chiffres, ça ne paraît pas beaucoup, 386 exploitants contre 5074 habitants. Mais il y en a presque autant que des ouvriers, des employés. Le canton de Duras a les mains dans la terre. L'agriculture est la première activité économique du territoire, avec, comme caractéristique, une grande diversité de production.
Que dire de plus sur les habitants du canton et le travail ? Peut-être que le taux de chômage est moins important ici que dans l'ensemble du département (7,9 % contre 11,7 en 2007). Des Duraquois qui peuvent aussi s'enorgueillir d'avoir le cran de créer des entreprises : 5,7 % de commerçants, artisans, chefs d'entreprise, contre 3,3 % dans tout le Lot-et-Garonne. Voilà pour sa population, qui, soit dit en passant, voit sa part d'étrangers augmenter : le canton de Duras attire (405 étrangers en 1999, 654 au dernier recensement).
Du bon vin mais pas que
Une terre agricole et viticole. La culture de la vigne a façonné le paysage de ces communes et permis aux hommes de travailler l'AOC Côtes de Duras. En 2005, l'Inao (1) recensait 2038 ha ayant produit 121 948 hl dans 86 caves particulières et coopératives avec Berticot.
Des viticulteurs qui travaillent ensemble, un état d'esprit ne manquent pas d'inspirer, là encore, les prétendants au poste de conseiller général. Ils voient aussi, à travers le fruit du travail du vigneron, un bon tremplin pour mieux identifier un territoire en recherche d'une dynamique touristique.
La vigne, la nature, la gastronomie, les fermes agricoles et le patrimoine : tel est, de l'avis de tous, le circuit touristique à baliser de façon plus nette sur le territoire. Avec en point d'orgue le château de Duras, classé monument historique depuis 2002. Un site qui a drainé, en 2010, quelque 31 000 personnes, une fréquentation en hausse de 20 % en deux ans. Et si l'intérêt touristique du pays présente effectivement du potentiel, en 2010, 10 % de curieux supplémentaires se sont présentés à l'Office de tourisme (OT) de Duras par rapport à 2009. « Le tourisme progresse partout ici. On retrouve de notre superbe après la perte du Lac Saint-Sernin et ses 75 000 visiteurs », se réjouit M.Blanchet, président de l'OT.
Un tiers des 150 entreprises dans le domaine du service concerne le tourisme. Martelé élection après élection, « le tourisme favorise l'emploi, le canton de Duras à tout à y gagner ». Surtout que le territoire ne possède quasiment aucune industrie pour garder la jeunesse duraquoise sur ses terres. Jeunesse dont les quinze communes, de la plus petite, Sainte-Colombe de Duras (93 habitants) à la plus importante, Duras (1 200 habitants) auront besoin pour nourrir cette dynamique chère aux candidats tout en conservant ce précieux bien-vivre.
(1) Insitut national des appellations d'origine
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