Bonjour Mesdames, Messieurs, Mes Amis,
J’espère que vous accepterez mes excuses. Je
suis désolé mais je ne parle pas français. Pip va parler un peu pour nous en
français après…. I hope that you
will accept my apologies for speaking to you in English today, which I know
some of you speak "assez bien".
On behalf of Patricia’s only blood relative, her
nephew Robin, and his wife Barbara who could not be with us I would like to
express our sincere thanks to you all for being here today – a wonderful reflection
of the affection and respect Patricia was held in by this community in which
she had made her home.
This is a sad occasion but one where we should
also celebrate a long life which was lived to the full with her beloved husband
Dick whom she adored, full of colour, amazing people, exciting experiences and
wonderful journeys. We were never told about the inevitable difficulties and
uncertainties of such a globetrotting life but for Patricia as long as she was
near Dick all would be well.
My wife Littlue and I had known Patricia for
about 40 years firstly as friends living in the same village in England. After
Dick died in 2004 we visited her in Greece after her amazingly brave decision
to move there on her own (plus Spot!) aged 81 to be where they had been so
happy and then in more recent years visiting her annually in Soumensac.
In this village she found peace and contentment
and a truly supportive community, she loved her house and above all her garden.
We will always be deeply grateful to those that made her and Spot so welcome
here, who loved her and cared for and supported her as she became
frail. Thank you.
She has been a very special friend, loyal,
constant and witty, so knowledgeable on numerous topics and so widely read and
with an enquiring mind which I am glad to say did not diminish despite her
failing health – we will all miss her.
Thank you.
Peter Smith
Bonjour a tous.
Nous sommes
présents aujourd’hui pour faire nos adieux a notre chère amie, Patricia. Pour
nous, depuis douze ans, et pour Peter Smith et son épouse depuis quarante ou
plus, elle était une amie extraordinaire, toujours généreuse, toujours
positive, toujours unique.
Nous nous sommes
rencontrés avec Patricia et Spot, son chien, en Grèce; ou elle habitait trois
ou quatre ans après que son mari Dick soit décédé; on y avait une maison
secondaire. Un jour, en passant, nous sommes arrêtés par une voix du balcon :
"montez ici, mes chers voisins, prendre une boisson avec moi. Gin et
tonic !"
Elle nous a
suivi en France. Elle a pris le gîte chez nous à Eymet quelques mois avant
qu’elle ne trouve la parfaite maison française au village aimable et historique
de Soumensac. Merci à Jacques David.
Sa vie a été
extraordinaire. Elle est née a Londres en 1925. Depuis 1950 elle a habité seize
pays ou plus, partout dans le monde ; elle en a visite beaucoup plus. Elle
parlait anglais, bien français, italien, un peu l'arabe, elle a appris le grec.
Elle a écrit ses mémoires, avec humour et ironie, en anglais, mais toujours ici
elle a fait son agenda en français, elle a pensé en français; elle voulait
devenir de nationalité française, les papiers étaient faits, mais a cause de
Brexit, il y a eu du retard. Malheureusement elle n’a pas pu voter pour son
choix de Président...
Elle a dit
qu’elle ne voudrait pas de pompe, de tristesse, ou de cérémonie religieuse,
bien qu’elle soit très fière de descendre des Huguenots. Pour moi et
Sue, c’était un honneur et un plaisir d’avoir l’amitié de Patricia ; nos
vies seront moins riche sans elle. Et je tiens a vous remercier, vous les
citoyens de Soumensac pour votre amour et votre soutien de Patricia.
Voilà.
Pip Kirby
Too late to be serious
Trop tard pour être sérieux, c'est le titre de ses mémoire.
On ne pouvait mieux imaginer pour la caractériser ! Aujourd’hui Patricia est
morte ! Ultime provocation de sa part ! Non une leçon, une belle
leçon de vie ce titre !
« Trop
tard » ! Elle ne tuait pas le temps comme on dit en français, elle le
mangeait. Du temps, il semblait qu’elle n’en n’aurait jamais assez pour agir,
réfléchir, lire, discuter, pour raconter, pour rire, pour vivre ! Ce
temps trop court, elle ne le regrettait jamais et comme une bonne anglaise ne
se plaignait pas, même dans les moments les plus dures de sa maladie :
« Never complain ». Regret, un mot dont elle ignorait le sens,
un mot qu’elle laissait derrière elle, un bagage trop lourd pour être
emporté. Ce temps, elle l’a rempli de voyages avec Dick aux quatre coins
du monde avant de venir s’installer ici à Soumensac pour nous raconter, sous le
tilleul, un jour la vie d’une servante en Lybie, un autre un garçon sur une
plage de la Jamaïque, ou encore les soirées avec les nomades d’Algérie… Ce
n’était pas pour nous décrire, tel un Baedeker, mais pour nous faire vivre avec
elle un moment de bonheur, une joie furtive partagée avec les gens importants
comme les personnes les plus humbles. Toujours le sourire au coin de la bouche
et de la phrase ! Trop tard ! NON, il n’était jamais trop tard pour
discuter – un art qu’elle appréciait particulièrement en France – en partageant
une coupe de Champagne ou un verre de Duras ou un gin tonic.
« Etre sérieux ! sérieux »un mot dont elle ignorait
le sens ! Rire, rire, rire toujours. La bonne humeur, le mot pour sourire,
rire. C’était son carburant. La conversation était piquée de plaisanteries et
je suis sûr que si elle est là derrière à nous observer, elle attend le moment
de s’esclaffer. Mais non me dit-elle : « je ne suis pas là. C’est à
vous maintenant de vivre ». Bien que profondément athée, au contraire de
son auteur et de son grand-père qui était prêtre, elle avait vraiment fait
sienne la phrase de Chesterton :
"Life is too important to be taken
seriously"
Mais
si tout était matière à se divertir, ça ne veut pas dire qu’on n’abordait pas
avec elle des sujets plus graves comme la politique tant française qu’anglaise
qu’elle suivait avec intérêt. A la suite du Brexit, elle avait d’ailleurs
demandé la nationalité française – honneur qu’elle nous faisait à nous français
et hommage rendu à ses ancêtres huguenots. Mais nos
discussions étaient toujours empreintes de la distance que met
l’humour si particulier de nos amis britanniques. Nous, les français, on
insiste toujours un peu, un peu trop – c’est d’ailleurs ce que je suis en train
de faire ! – Patricia, elle, elle s’envolait sur les mots.
C’est
à Soumensac qu’elle est venue s’installer pour notre plus grand bonheur. Mais
on ne la verra plus, été comme hiver, faire le tour des Promenades avec Spot.
Cette promenade avec son chien était son bonheur. Que se disait-elle ?
Peut-être :
« Here, in this tiny hill top village, I have found kindness,
friendship, laughter. and kisses, lots of kisses. Hallo
kisses, goodbye kisses, prickly male kisses and scented female kisses,
sometimes the other way round. »
Ce
que Patricia a trouvé à Soumensac, elle l’avait apporté avec elle. Mais je vais
m’arrêter là car je sens que je suis en train de la trahir à trop expliquer.
« never explain ! » Pour une dernière fois nous levons
Annie et moi notre verre à la santé de Patricia ! Ultime provocation que
j’ai apprise d'elle !
Jacques David
Patricia once
gave me a book of poems entitled, " Poem for the Day One". It
is a collection
of poems each one to be read on the specific day of any
year. The
poem to be read on August 21st of any year is entitled:
"Nude Descending a Staircase" which was inspired by the
painting of Marcel
Duchamp. Here is the text:
Toe upon toe, a snowing flesh,
A gold of lemon, root and rind,
She sifts in sunlight down the stairs
With nothing on. Nor on her mind
We spy beneath the bannister
A constant thresh of thigh on thigh-
Her lips imprint the swinging air
That part to let her parts go by.
One-woman waterfall, she wears
Her slow descent like a long cape
And pausing on the final stair
Collects her motions into shape.
Written by X.J Kennedy of August 21st, 1929
This poem reminds me that Patricia always gave great shape to her life
and
to the life of those whom she touched. She has descended many a
staircase
herself, but this time she has climbed to the heights of peace and
into the
depths of the hearts of those of us fortunate enough to have known her.
With respect, admiration, and gratitude to a fine lady with a great
soul.
Ron and
Darrell
We mourn the loss of Sylvia Patricia Price, who
passed away last Monday. She was one of the most open and honest people on
Earth and the fact that she shared her last years with us in Soumensac has been
both lucky and undeserved – like an act of grace. Patricia showed up out of the
blue, but the fact that she lived in a French village had a reason – she
couldn’t stand living where she was from. She was very English, but England had
become an impossible place for her to be, because of her childhood experience.
In Soumensac she found a home where she was
wonderfully and warmly accepted. To her last day she had none but good words
for everyone, most of all for Christine, who looked after her like a daughter,
supported by her husband André. She loved the conversations with her neighbour
Anouk and her husband Michel as much as she loved being with Annie and Jacques,
who started out as her landlords and became fast friends. She cherished the wit
and conviviality of “les garcons”, René et Darrel, who’s unusual lives resemble
hers in some ways. Last but not least she loved her long time friends Pip and
Sue, whom she knew from some golden days in Greece and who – if I am not
mistaken – lured her to her final destination, France. It is they who also now
look after Spot, her last companion and dog. Spot’s well-being was on Patricia’s
mind even as she lay dying.
The moment she met her later husband, Dick, it
was clear for both of them that they’d be together and also that they’d leave
England since they had both grown up in what they felt to be unloving families.
Patricia and Dick were a match made in between bookshelves and, before long, in
between the sheets.
We know because Patricia has written her life’s
story down. It is a story which she loved to tell in astonishing detail and
vivid colours, a life so unusual that everyone said: „Why don’t you write it
down?“ So after a couple of sample pages submitted and deemed good, she
actually sat down and wrote some 80.000 words, almost a novel, quite something
for a lady in her early nineties. In that she does resemble Giacomo Casanova –
a comparison she would have liked. We all know why. Casanova in the last years
of his old age sat down in exile in castle Dux, Bohemia, surrounded by letters
and diaries and wrote his incredible memoirs of which we would not know, had he
not been given overtime in a far-away spot. Just like Patricia.
Of course, it is her husband, Dick, who was the
Casanova, not Patricia. Hers was the part of a very much loving and more than
forgiving wife. “Dick would have deserved the gold medal for his
unfaithfulness,” she chuckled last Christmas at a conversation. Most women
would have divorced a husband of Dick’s calibre ten times. Patricia didn’t.
After an early shock when she first discovered, she rather became somewhat of
an accomplice in crime. “I might not have been as beautiful as the others, but
it was me with whom Dick stayed,” she said with some satisfaction. Incredible
almost, unheard of. Together, as friends and comrades in love, they toured and
discovered the world, Dick having been a geologist and prospector. They
intimately got to know the Caribbean islands, Africa, parts of Asia and pretty
much all of Europe. When they tried to resettle in England after Dick’s
retirement, Dick soon became ill and died of cancer. Patricia could not bear
staying in England by herself but moved immediately, first to Greece, then to
France.
“I don’t want to be among the English, I want to
be with the French,” she used to say with relish when asked why she chose to
live in Soumensac and not in Eymet. “I like the English, but I have had my
share of them.” Reading her life’s story we understand why.
Some 15.000 British are said to live in the area
of Eymet alone, and hundreds of thousands all over France, seeking a better
life – that we discussed over a bottle champagne last Christmas. Yet when a
similar amount of Eastern Europeans move to Britain for similar reasons,
Britain bolts and votes for Brexit. Patricia scoffed at this irony and with her
pincer-like voice she spoke her verdict: “I think it’s a disgrace.” She started
procedures to be naturalized in France.
Yet Patricia was really a very fine specimen of
Britishness, not just because of her fine mahogany furniture, her chintzy
chairs, fine silver, crystal wear and watercolours, but because she had a great
sense of humour and a knack for telling tales, she was resilient when faced by
spite and kept a stiff upper lip in times of pain. She never complained.
Patricia thought nothing of religion, again
because of those persons and institutions that she came to know when she was
young, before and during the war. And yet she showed some very Christian
virtues – she was gentle, loving, caring and most forgiving. As her mortal
remains will or have now be turned to ashes and, after her wish, dispersed
without a grave, there might be those in this room who do feel that Patricia’s
soul is imperishable and hope for her redemption. And they might now remain for a moment in silent prayer.
Bert Gamerschlag
Patricia
Price est née le même jour que mon père en 1925.
Elle
aimait rencontrer des personnes pour conserver son français. Après le Brexit,
elle voulait acquérir la nationalité française ; elle me disait que pour elle,
c'était "romantique". Son grand-père paternel était français,
huguenot. Il aimait la France. Il avait de belles moustaches comme Napoléon
III.
Elle
me racontait qu'elle avait suivi son mari dans 15 pays différents. Elle avait
beaucoup d'anecdotes qu'elle a retracées dans un livre de 380 pages. J'aurais
aimé prendre le temps de le lire avec elle.
Elle était accueillante, toujours souriante, élégante, avait beaucoup d'humour,
prenait la vie du bon côté, ne se plaignait pas malgré sa maladie et ses douleurs.
Elle aimait notre petit village où elle se promenait avec son fidèle compagnon
Spot, sa petite maison douillette et son petit jardin.
Elle restera dans ma mémoire car les années ne lui ont pas enlevé sa joie de
vivre et j'aimerai suivre son exemple.
Adrienne Van de Ven