Matthias Fekl l’énarque rural
Désarroi, crise morale, perte de repères : «Dans une campagne, on prend tout en pleine figure, sans filtre», dit calmement Matthias Fekl, 34 ans, candidat dans le Lot-et-Garonne. Face à cela, l’adjoint au maire de Marmande et vice-président du conseil régional d’Aquitaine, en charge du développement économique, de l’emploi et des entreprises, est obligé d’être «plus ambitieux et plus modeste» que ses aînés. «On ne peut plus faire de grands discours, de grandes promesses, mais on doit montrer qu’on peut améliorer la vie des gens.»
Matthias Fekl est né à Francfort et a grandi à Berlin, jusqu’au bac, avec son père allemand et sa mère française, tous deux profs. Il a fait Normale sup, Sciences-Po, l’ENA. Un handicap, en terre rurale ? Il en plaisante : «Les énarques, on ne les aime pas trop, mais on n’est pas mécontent d’en avoir un pas loin, surtout s’il essaye de se soigner.» Il aurait pu faire carrière dans les cabinets ministériels, il travaille pour Jean-Pierre Bel, au Sénat. Mais il désire depuis longtemps se frotter aux électeurs, «acquérir sa légitimité et être capable d’exprimer ses propres idées».
Mais il doit d’abord se faire connaître. Il l’admet : «J’ai un travail à faire sur la notoriété et, au début, cela a suscité des inquiétudes au PS. Mais on ne peut pas vouloir renouveler avec seulement des gens connus.» Pour lui, le renouvellement n’a rien de naturel dans son parti. «Les anciens ne laissent la place que s’ils sentent qu’ils n’ont plus le choix. Tout le monde essaye d’aller au bout de son pouvoir». Lui est favorable à une limitation de trois mandats dans le temps.
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